« Une longue série d’improvisations et de fuites en avant » : dans une lettre envoyée en interne, le 8 février, aux salariés de la mutuelle René-Laborie, les élus du comité social et économique (CSE) de l’établissement n’ont pas de mots assez durs pour qualifier la gestion de leur direction, responsable, selon eux, de sa mort annoncée.
Situé au coeur de 2e Arrondissement parisien, cet établissement, qui accueille principalement des professionnels de la presse et de la communication, est entré en cessation de paiement le 1euh FÉVRIER. Afin de statuer sur le sort de ce centre de santé, géré par la mutuelle UMEn, une audience devant le tribunal de grande instance est prévue le jeudi 9 février. Une éventuelle liquidation menace de laisser sur le carreau les cent trente- cinq employés du centre, fréquenté par environ 75 000 personnes par an.
« Ça a été un énorme choc » : pour cette salariée comme pour ses collègues, rien, ou presque, ne laissait présager un tel fiasco. Sur le site du pôle santé, les offres de recrutement pour des postes de dentiste, gynécologue, dermatologue… n’ont toujours pas été retirées. « Lorsque l’auditeur a déclenché l’alerte le 22 novembre 2022, personne ne s’est vraiment inquiété »vitupère ce membre du CSE qui, comme les autres salariés interrogés par Le monde, a préféré rester anonyme. Ses patients paient le prix des difficultés rencontrées par l’établissement : « Comme les fournisseurs ne sont plus payés, j’ai des patients qui ne reçoivent plus leurs prothèses ».
Déficit d’un à deux millions d’euros par an
» On nous a dit que la mutuelle participerait au comblement des déficits, qu’elle chercherait de nouveaux partenaires. Mais ils n’ont rien trouvé », déplore un de ses confrères. Aux yeux des élus du personnel, le début de la fin remonte à la sortie de la mutuelle UMEn du giron du groupe Audiens, en 2017, pour des questions de gouvernance.
Selon les délégués syndicaux, le centre de soins a alors connu, dès la première année, un déficit d’un à deux millions d’euros par an, pour un chiffre d’affaires annuel d’une dizaine de millions. « En cinq ans, nous avons eu cinq administrateurs. On a 34% de CA chez nous : c’est dire s’il y a des problèmes de gestion »ironiquement le membre du CSE.
En vrac, le courrier adressé au personnel par les élus du CSE fustige les achats des de « fournisseurs non concurrentiels ou non concurrentiels « , de la « recrutements inappropriés »des primes versées sans réelle justification et une « manque d’anticipation » concernant la gestion de l’établissement. Le centre « a continué son train de vie coûteux dans l’espoir de trouver des partenaires… en vain ». Interrogée, la direction du centre de soins n’a pas souhaité s’exprimer.
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