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Les Britanniques ne l’avaient pas su depuis trois décennies. Depuis l’été 2022, de grandes grèves secouent régulièrement le pays, notamment dans les services publics. Pour aider les usagers à s’y retrouver, les médias ont dû mettre en place des calendriers de grève.
Cette semaine, du 3 au 7 janvier, deux syndicats se sont relayés pour immobiliser les trains, avec quelques jours pratiquement sans circulation ; vendredi, les agents de la voirie ont également débrayé, ainsi que les inspecteurs du permis de conduire ; Mardi 10 janvier, ce sera au tour des enseignants en Ecosse, puis, le lendemain, des ambulanciers en Angleterre.
La semaine suivante, les infirmières reprenaient leur mouvement historique : en décembre 2022, elles avaient mené leur première grève depuis la création de leur syndicat en 1906, et elles prévoyaient deux nouvelles journées d’action.
Les syndicats ne cachent pas qu’ils se coordonnent pour que les grèves se succèdent. « L’objectif est d’atteindre un maximum de perturbations »explique un syndicaliste, sous couvert d’anonymat.
Inversion de tendance
Les multiples conflits ont même tendance à se durcir. « Nos membres n’ont jamais été aussi déterminés », précise Mick Whelan, secrétaire général de l’Aslef, qui représente les conducteurs de train. Il parle d’une lutte qui pourrait se poursuivre jusqu’en mai, lorsque les premiers arrêts de travail ont commencé en juin 2022. « Les syndicats s’apprêtent à tenir jusqu’au printemps, au moins »ajoute Kevin Rowan, du Trade Union Congress (TUC), la principale confédération syndicale.
Pour les centrales britanniques, il s’agit d’un renversement de tendance majeur. Entre 1979 et 1990, Margaret Thatcher s’est battue violemment pour les mettre à genoux, donnant lieu à des grèves géantes – plus d’un an pour les mineurs en 1984, plus d’un an pour les ouvriers du livre en 1986. Iron Lady y était parvenue, notamment en imposant deux lois, parmi les plus restrictives d’Europe. Désormais, une grève ne peut être organisée qu’après un scrutin secret des salariés, ce qui peut prendre des mois à s’organiser dans une grande entreprise. De plus, les grèves « secondaires », c’est-à-dire lancées en solidarité avec une autre entreprise, sont interdites. Les postiers ne peuvent pas se désengager pour soutenir les cheminots, par exemple.
Dans ce contexte, les syndicats ont connu un profond déclin. Le nombre de syndicalistes a été divisé par deux, passant de 13,2 millions en 1979 à 6,5 millions en 2021. Quant aux grèves, leur nombre a été divisé par deux.
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