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A dix-neuf mois des JO de Paris, les difficultés de recrutement des sociétés de sécurité privées font craindre une pénurie d’agents pour assurer la surveillance des compétitions. La situation est d’autant plus tendue en Ile-de-France que la vague d’attentats de 2015 y a accru plus qu’ailleurs les besoins en personnels qualifiés. « Il y a un déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché de la sécurité privée dans notre région, que les Jeux vont accentuer »résume Nadine Crinier, directrice régionale de Pôle emploi Ile-de-France.
Aux côtés des 30 000 policiers et gendarmes qui seront mobilisés, « 25 000 agents de sécurité privés supplémentaires sont nécessaires pour les JO », estimait, le 22 septembre, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. En réalité, le nombre de personnes à retrouver est moindre, car certaines sociétés franciliennes pourront libérer des agents pendant les Jeux, et un grand nombre d’événements devraient être annulés ou reportés.
En réalité, « c’est plutôt 7 000 à 8 000 agents qu’il faut trouver » pour assurer les missions de sécurité relevant du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop), précise Cédric Paulin, secrétaire général du Groupement des entreprises de sécurité, qui regroupe 200 entreprises du secteur. « Mais comme il y a déjà 8 000 disparus en Ile-de-France, c’est un minimum de 15 000 qu’il faudra retrouver, et former, en à peine dix-huit mois. »
Un défi
Face à cette situation préoccupante, Pôle emploi a adopté plusieurs mesures. En Ile-de-France, l’organisme public a contacté 10.000 titulaires de la carte professionnelle délivrée par le Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), émanation du ministère de l’Intérieur, pour les inciter à reprendre le travail sur le territoire.
Lors des confinements liés au Covid-19, nombre de ces agents se sont réorientés vers d’autres secteurs, comme la logistique. Si environ un tiers travaillent encore dans le secteur de manière occasionnelle, ramener les autres vers la sécurité relève du défi. « Solliciter ces 10 000 inscrits ne suffira pas, c’est pourquoi nous allons aussi nous adresser aux 50 000 demandeurs d’emploi de longue durée dans les fonctions d’accueil, de sécurité et de nettoyage… »développe Nadine Crinier.
Pour contrer la pénurie, les entreprises de sécurité font des efforts pour accroître leur attractivité : elles proposent davantage de CDI et ont accepté de revoir leur grille salariale à la hausse. À 1euh Janvier 2023, la rémunération des agents de sécurité augmentera de 7,5 %. Il y avait déjà eu une augmentation de 3,5 % en 2022. Des discussions sont en cours, qui pourraient conduire à une nouvelle augmentation de 10 % au 1euh janvier 2024. « Ce qui mettrait le premier niveau de rémunération dans nos métiers à plus de 10% au-dessus du SMIC »accueille M. Paulin.
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