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L’emploi tient bon face à la crise qui s’annonce. Malgré une croissance atone (+0,2%), l’économie française a créé 89.400 emplois supplémentaires dans le secteur privé au troisième trimestre, soit une hausse de 0,4%, deux fois plus forte que l’activité, selon le chiffre provisoire publié par l’Insee, mardi 8 novembre. Un rythme qui, d’ailleurs, ne faiblit pas par rapport au premier semestre. En effet, 93 000 emplois ont été créés au premier trimestre (+0,5 %) et 88 200 au second (+0,4 %). Sur la même période, le produit intérieur brut recule très légèrement au premier trimestre (–0,2 %) et augmente de 0,5 % au deuxième.
« Le ralentissement de l’emploi est bien moins important que le ralentissement de l’activité », résume Vladimir Passeron, chef du département emploi et revenus du travail à l’Insee. Des entreprises qui recrutent, un marché du travail dynamique : voilà ce que « positif à court terme », ajoute l’expert. A plus long terme, en revanche, la situation est moins encourageante : elle traduit une perte de productivité par rapport à l’avant-crise (fin 2019) » deux points », selon les calculs de l’INSEE.
Pourquoi l’économie française a-t-elle besoin de plus d’emplois pour produire la même chose qu’avant la pandémie de Covid-19 ? L’apprentissage, qui représente un tiers des créations d’emplois en 2022, est une piste. Selon l’INSEE, « il explique environ la moitié de cette baisse de productivité. « Les apprentis, en effet, sont par définition des débutants, et surtout ils travaillent à temps partiel pour l’entreprise, alors qu’ils sont comptés comme salariés à temps plein dans les chiffres de l’emploi », souligne M. Passeron.
Les entreprises continuent d’embaucher
Parmi les autres pistes explorées figure l’absentéisme, qui reste élevé dans certains secteurs. Autre hypothèse, le « blanchiment d’emploi » : la crise sanitaire et la mise en place du chômage partiel auraient pu conduire à la déclaration de salariés masqués, pour des raisons de santé mais aussi administratives et financières. L’Insee s’interroge aussi sur d’autres explications de long terme, comme l’impact des « ordres de travail ».
Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : les entreprises continuent d’embaucher. » Nous n’avons pas encore assisté à un ralentissement du marché, malgré la détérioration de l’environnement économique et les tensions internationales »confirme David Beaurepaire, patron de la plateforme de recrutement HelloWork, qui comptait encore 620 000 offres en ligne en septembre, avec même un record absolu de 326 000 CDI.
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