« Le pouvoir d’attractivité de Montréal et du Québec est indéniable pour les étudiants »

Après deux années marquées par la pandémie de Covid-19, les étudiants internationaux sont revenus au Canada à la rentrée 2022. Parmi eux, quelque 17 500 étudiants français selon les chiffres de Campus France. Destination préférée de ces jeunes français : Montréal. Accompagnement personnalisé, frais de scolarité peu élevés, universités de haut niveau… les raisons de cet engouement pour la grande métropole québécoise ne manquent pas, explique Magda Fusaro, recteur de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Depuis 2020, les étudiants étrangers avaient déserté Montréal. Sont-ils de retour dans votre université ?

Nous assistons à ce retour à la normale. Mieux, nous n’avons jamais reçu autant d’étudiants internationaux : 5 000 sont aujourd’hui inscrits chez nous, dont 2 100 jeunes Français, soit, concernant ces derniers, quasiment le niveau d’avant la pandémie. La différence avec la période d’avant Covid-19, c’est que ces étudiants ne se contentent plus de passer quelques mois chez nous, comme beaucoup le faisaient jusqu’alors dans le cadre de programmes d’échanges bilatéraux, ils souhaitent désormais s’inscrire dans des cycles d’études complets.

Comment expliquez-vous cet engouement pour Montréal?

Le pouvoir d’attractivité de Montréal et de Québec ne se dément pas, en effet. Cela est sans doute dû à la politique de recrutement active que nous menons en France et au très bon « bouche à oreille » entretenu par nos anciens diplômés sur les réseaux sociaux.

Mais ce sont surtout nos efforts en matière d’intégration qui font la différence. Contrairement à ce qui se passe dans certaines universités – je ne citerai aucun nom [rires] – là où les étudiants sont parfois seuls, nous avons mis en place des programmes d’accompagnement très personnalisés. Nous leur prodiguons notamment des conseils en matière d’immigration, même si cette responsabilité incombe au fédéral, donc directement aux autorités canadiennes, et non aux autorités québécoises. Il y a maintenant quatre conseillers au sein de l’université qui aident les étudiants éligibles à démêler ce réseau juridique.

Nous les accompagnons également dans leur vie étudiante en général, d’un point de vue financier, psychologique ou scolaire. Nous savons que ces jeunes qui quittent leur pays vivent une transition importante et nous y sommes particulièrement attentifs. Enfin, au-delà de la qualité de l’enseignement dispensé à l’UQAM, l’accessibilité des professeurs à leurs étudiants demeure un atout déterminant.

Il vous reste 38,54% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.