La CGT savait qu’elle risquait un flop. Le scénario s’est, sans surprise, réalisé. Selon le ministère de l’Intérieur, un peu plus de 15 000 personnes ont foulé le pavé, jeudi 27 octobre, à travers le pays à l’appel du syndicat dirigé par Philippe Martinez pour demander une « Hausse des salaires, des retraites et des minima sociaux ». La direction de la confédération, elle, ne donne pas de chiffres, ne parlant que de « grande mobilisation ».
Dans la capitale, ils étaient 1 360, selon le décompte officiel. A Marseille, la préfecture de police avance le chiffre de 540 manifestants. La participation est donc faible et en recul très marqué par rapport aux deux journées nationales d’action interprofessionnelle, qui se sont déroulées les 29 septembre et 18 octobre (environ 110.000 à 120.000 personnes dans la rue, pour toute la France, selon les services de l’Etat).
Tous les ingrédients étaient réunis pour que l’affluence soit toute réduite jeudi. En pleines vacances scolaires, l’initiative a été portée, pour l’essentiel, par la CGT, alors que trois autres organisations étaient associées à la précédente mobilisation (FO, FSU, Solidaires). Dans un texte diffusé mercredi, Frédéric Souillot, le numéro un de FO, avait exprimé de fortes réserves sur la stratégie de la CGT : « Nous ne croyons pas à la succession de journées de grève « à saute-mouton », synonymes d’inefficacité et de démobilisation »il a dit.
Interrogé, jeudi après-midi, par les journalistes alors qu’il se trouvait sur la place de tête du cortège parisien, M. Martinez a reconnu que, dans tout mouvement social, il pouvait y avoir » des hauts et des bas « . « Notre préoccupation est de maintenir la mobilisation », a-t-il justifié, pour faire pression sur les entreprises et le gouvernement. Sans ces passages à l’acte au niveau national, les luttes pour les augmentations salariales – comme chez TotalEnergies – seraient moins efficaces ou n’auraient pas vu le jour, selon M. Martinez.
Une nouvelle expression commune
Interrogé sur les déclarations d’Emmanuel Macron, mercredi soir sur France 2, le secrétaire général de la CGT les a jugés » Au-dessus du sol « . « On voit le décalage entre sa propre vie et celle de la quasi-totalité des Français », a-t-il poursuivi, soulignant l’emballement des prix de l’énergie et des produits de première nécessité, qui mettent en difficulté des millions de foyers. M. Martinez a également commenté les propos du chef de l’Etat, mercredi soir, sur la réforme des retraites – avec cette nouvelle hypothèse d’un âge légal de la retraite fixé à 64 ans (au lieu de 65) et d’un allongement de la durée de cotisation pour avoir droit à une retraite à taux plein. « C’est un marché de fous »a dénoncé le chef de la CGT, saluant que les syndicats soient unanimement opposés à l’intention du président de la République.
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