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Camaïeu tire le rideau. Le tribunal de commerce de Lille a prononcé mercredi 28 septembre la liquidation judiciaire de l’enseigne de vêtements pour femmes, deux mois après son redressement judiciaire. Les 511 magasins de la chaîne fondée en 1984 fermeront leurs portes le samedi 1euh Octobre à 23h Les 2 600 salariés, dont ceux du siège social et de l’entrepôt situé à Roubaix (Nord), seront licenciés d’ici fin octobre.
Il aura fallu trois heures d’audience et de délibéré aux juges pour se prononcer sur cette affaire compliquée qui, peu avant son examen, a pris une tournure politique. En dernier recours, l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, fondateur de la Foncière immobilière bordelaise (FIB), actionnaire de Camaïeu depuis son rachat à la tête du tribunal en 2020, et Wilhelm Hubner, PDG d’Hermione People Brands, filiale de la FIB en charge de ses activités dans la distribution, avait sollicité l’aide du Ministère de l’Industrie.
Tous deux espéraient obtenir un prêt de 48 millions d’euros pour boucler un plan de continuation censé sauver 1.900 emplois et 300 magasins. En vain. « Pas réaliste », a tranché Bercy, refusant de verser cette avance remboursable. Au grand dam de Xavier Bertrand, président (LR) de la région Hauts-de-France, qui, mercredi 27 septembre, s’est ouvert à la Première ministre, Elisabeth Borne, pour que l’Etat « avancez d’un pas ». Le maire (diverses droites) de Roubaix, Guillaume Delbar, avait également plaidé pour cette solution, évoquant la « destin de 2 600 familles ».
« Heureusement que Bercy a refusé »
Bercy a tenu bon, refusant de financer le plan de continuation de M. Ohayon, qui, au total, réclamait 79,2 millions d’euros pour les huit prochains mois. L’entreprise avait déjà bénéficié de « 40 millions d’euros d’aides publiques, dont 20 millions d’euros de subventions directes »a rappelé Roland Lescure, ministre délégué à l’Industrie, mercredi 27 septembre, pour expliquer ce veto.
« Mais, heureusement, Bercy a refusé ! Cela aurait été un pur scandale., s’exclame un avocat d’un créancier présent à l’audience (les personnes citées dont les noms n’apparaissent pas ont souhaité rester anonymes). Car, devant les juges, M. Ohayon a promis d’injecter de l’argent en faisant racheter le siège social et l’entrepôt de la marque pour un montant de 14 millions d’euros par sa holding, tout en précisant que ces actifs pourraient être ultérieurement valorisés et revendus pour un montant de « 55 à 60 millions d’euros ».
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