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Le flou autour de la création de France Travail se dissipe peu à peu. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a donné le coup d’envoi de la réforme, jeudi 22 septembre, lors d’un déplacement à Lyon, accompagné du haut-commissaire à l’emploi, Thibaut Guilluy, chargé de la mission de préfiguration lancée le 12 septembre. Tous deux ont également reçu, Vendredi, tous les acteurs concernés par le dossier pour un « comité des parties prenantes », au ministère du Travail.
Pour le gouvernement, France Travail est l’un des huit chantiers – avec la réforme de l’assurance-chômage, la réforme des retraites, les fondations du travail, etc. – qui doivent permettre d’avancer vers son objectif de plein emploi d’ici au fin du quinquennat. L’objectif de la nouvelle structure est d’améliorer à la fois l’accompagnement des entreprises et des personnes vers l’emploi. Le calendrier est maintenant largement connu. Pendant trois mois, dix groupes de travail devront établir un diagnostic et définir des principes d’action et rendront leurs avis en décembre. Début 2023, des expérimentations territoriales seront déployées dans dix bassins d’emploi, au cours desquelles plusieurs aménagements prévus seront testés. Le gouvernement souhaite alors lancer officiellement France Travail fin 2023, début 2024.
Un guichet unique, physique et numérique
Redoutée par beaucoup, une fusion des différents organismes (Pôle emploi, missions locales, associations, etc.) ne devrait cependant pas être l’option retenue. L’idée est plutôt de créer un guichet unique, physique et numérique, pour les demandeurs d’emploi, quel que soit leur profil, qui seraient ensuite redirigés vers les différentes structures. Dans le but, aussi, de mieux coordonner tous ces acteurs. Car aujourd’hui, de nombreux chômeurs ou allocataires du revenu de solidarité active (RSA) sont mal accompagnés.
Par exemple, en Corrèze, aucun allocataire du RSA n’est orienté vers Pôle emploi, selon un document du comité des parties prenantes qui Le monde a procuré. De même, selon le document, moins de 60% des personnes au RSA ont un contrat d’engagement réciproque, qui définit normalement les règles d’accompagnement. Le gouvernement a déjà annoncé une réforme du RSA visant à le conditionner à quinze à vingt heures d’activité hebdomadaire. Celle-ci sera menée en parallèle à France Travail et sera testée dans les mêmes bassins d’emploi.
Reste que pour améliorer cette coordination, toutes les entités participant au projet doivent vouloir aller dans le même sens. Si les régions ont donné un avis clair et défendent leur » capacité à orchestrer France Travail à l’échelle de son territoire »les départements ne veulent pas se retrouver avec un rôle de sous-traitant. « Nous voulons co-construire avec le gouvernement, explique François Sauvadet, président de l’Assemblée des départements de France. Nous ne voulons pas simplement recevoir des injonctions. Mais les premiers signes de dialogue sont très positifs. »
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