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C’est une violence difficile à imaginer. Chaque jour, les agents de l’Etat qui sécurisent les voies publiques et les autoroutes (celles qui sont gratuites) sont insultés ou menacés par des automobilistes de plus en plus agressifs. Reconnaissables à leur tenue orange, ils sont 3 900 à travailler au sein de la direction interdépartementale des routes (DIR), rattachée au ministère des transports.
« Ça fait un moment que ça dure, mais maintenant, vraiment, ça empire », s’alarme Pierre Vincent-Luce, chef du centre interdépartemental des routes de Nanterre et représentant de Force Ouvrière. Dans un autre centre, celui de Saint-Denis, Sophiane Ait Dahmane, agente d’exploitation, est également inquiète. Alors qu’il fermait une bretelle sur l’A86, près du Stade de France, il entendit un automobiliste crier : « Ne bouge pas, on va venir te tirer dessus. »
Le plus dur est de fermer les voies le matin, quand tout le monde est pressé de se rendre au travail. « Là, s’ils ont des objets, ils nous les lancent, même quand on protège un automobiliste en panne », note M. Vincent-Luce. Ce qu’ils reçoivent est ahurissant : des gobelets McDonald’s, des canettes, mais aussi des outils en tout genre (clés à molette, pinces, etc.) et des bouteilles d’urine de camionneurs. « Ça casse un peu l’image du gentil chauffeur »lâche le technicien.
« Ne jamais tourner le dos à la route »
» Lorsque nous roulons sur ces bouteilles, que nous travaillons sur la bande d’arrêt d’urgence ou sur le bord de la route, nous sommes heureux lorsque nous ne nous faisons pas éclabousser. », soupire Sophiane Ait Dahmane. La direction de la voirie essaie de faire un travail pédagogique. « Depuis quelques années, nous faisons des actions dans les centres de formation des chauffeurs routiers, nous leur montrons notre matériel. Mais il faut attendre un renouvellement générationnel pour en voir les effets., explique Pierre Vincent-Luce. Les agents constatent une forte régression du civisme depuis la sortie des confinements : plus d’infractions au code de la route et, surtout, de plus en plus de déchets laissés sur le bord des routes.
Ce qui est le plus dangereux, ce sont les fermetures d’autoroutes ou de rampes pour entretien ou travaux
Le pire n’est pas là. Les menaces sont loin d’être uniquement verbales. « Lorsqu’un couloir de sécurité est mis en place, les automobilistes doivent s’éloigner. Certains font le contraire : ils nous frôlent pour montrer leur agacementdéplore M. Ait Dahmane. Vous ne devez jamais tourner le dos à la route. Nous risquons d’être écrasés à tout moment. » Thomas Walliser, chef du district de gestion pour le nord de l’Ile-de-France de la DIR, cite trois accidents : un agent a été frappé avec une croix pour changer les roues ; un autre, dans le Val-d’Oise, a été renversé par un automobiliste, qui lui a alors fait marche arrière ; enfin, un officier a été traîné sur 20 mètres.
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