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« Toujours prêt à discuter », scande à la lumière fluo le panneau derrière lequel des camionneurs de l’Auxerrois, en grève depuis près de deux mois, partagent un café, en ce matin brumeux de fin août. UN « grosse déception » face à un manque chronique de personnel les a poussés à » bouger « : le 7 juillet, huit des onze camions bennes sont restés au dépôt.
Les rondes se font généralement par équipes de trois : un chauffeur, deux chargeurs sur les marches arrière. « Juste avant la grève, il arrivait que six camions sur onze ne laissent que deux agents », témoigne Mickaël Péro, 38 ans, chauffeur routier depuis dix-neuf ans. Il parle au nom des grévistes depuis qu’il a rejoint l’UNSA pour donner son préavis. Jusque-là, aucun des éboueurs n’était syndiqué. La dernière grève remontait à plus de vingt ans.
Pour eux, leurs conditions de travail se sont détériorées après le premier confinement. La configuration à deux, dite « mono-ripeur », avait été mise en place dans les collectes de déchets partout en France pendant cette période exceptionnelle pour bannir toute promiscuité entre ces travailleurs « de deuxième ligne » qui manquaient de masques. Leurs syndicats craignaient que cette organisation ne devienne la norme.
« Depuis, c’est devenu monnaie courante d’aller seul à l’arrière, et là ça a fini par arriver tous les jours !, insiste Pascal Brunner, 59 ans. Nous sommes des travailleurs, nous l’avons fait, mais nous ne pouvons plus accepter cette normalisation d’être seul sur une marche ! » Le circuit à lui seul représente deux fois plus de kilomètres à pied, et deux fois plus de bennes à tirer jusqu’au camion, qui ramasse quelque 900 kilos de déchets par jour.
Selon les grévistes, quatre départs de titulaires n’ont pas été remplacés par des CDI. Et au moins trois agents sont en détention à long terme. Ils demandent le mandat des entrepreneurs. Six sont déjà présents à plein temps, quatre depuis plus de cinq ans. A cela s’ajoute une poignée d’intérimaires : quinze étaient ainsi nécessaires en mai et au moins sept chaque mois depuis 2021. Les agents réclament également une augmentation de 300 euros, pour travailler les jours fériés (les heures seraient payées le double) et commencer à partir de 5h du matin (avec majoration).
« C’est vraiment discréditer complètement ces gens »
Président de l’agglomération, le maire (Les Républicains) d’Auxerre, Crescent Marault, est venu au piquet de grève le 11 juillet. Mais il a refusé de négocier dans la salle prévue à cet effet. Sans prendre le temps d’informer les maires de l’agglomération – la gestion des déchets est pourtant une compétence communautaire – il a répondu par écrit aux demandes, le 12 juillet. Il a ensuite annoncé la « déprécarisation de huit intérimaires », mais pas titularisé, a accepté de travailler les jours fériés, mais a refusé toute augmentation, invoquant les efforts déjà consentis ces dernières années pour améliorer la rémunération des 1.100 agents de la collectivité.
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