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Ce matin, comme tous les autres, Gilles Cavallari a écouté attentivement les dernières nouvelles à la radio. Entre la guerre en Ukraine et les rebondissements de la pandémie, le président de Samsic Employment tente de prédire quel sera l’avenir des quelque 20 000 employés employés chaque jour par son entreprise de travail temporaire. « Le travail temporaire est la première variable pour ajuster les changements d’activité », se souvient le leader.
Indicateur avancé du marché du travail, l’emploi temporaire semble être sorti de la crise du début de l’année. Les entreprises de travail intérimaire ont enregistré un pic de 14% de recrutements supplémentaires en janvier et de 13,2% en février, par rapport aux mois équivalents en 2021, indique le baromètre Prism’emploi publié le 14 avril, la fédération des professionnels du secteur. Cela représente 89 130 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires sur une année, pour un total de 762 500 travailleurs temporaires.
En raison de la normalisation de la situation sanitaire, le commerce (+20,9%) et les services (+16,8%) ont été les secteurs ayant connu la plus forte reprise, suivis de l’industrie (+16,3%). Après des mois de quasi-stagnation, due au coût des matériaux et aux difficultés d’approvisionnement, la construction a connu une timide progression (+ 4,4 %).
Attentiste
Encourageant, l’évolution des derniers mois « ne peut cependant pas prédire les tendances futures, compte tenu des incertitudes géopolitiques et économiques actuelles », prévient Prism’emploi. Les statistiques du ministère du Travail par rapport à un mois sur l’autre indiquent une légère baisse également en février, mais par rapport à janvier: après six mois consécutifs d’augmentation, le nombre de travailleurs temporaires a diminué pour la première fois de 2,4%. « La tendance reste haussière, mais il y a un ralentissement » dit Gilles Cavallari. De l’avis de ce spécialiste intérimaire, la guerre en Ukraine et la menace nucléaire ont encouragé les entreprises à se réfugier dans l’attentisme, « même si la situation semble se normaliser ».
D’autres facteurs peuvent avoir vidé les carnets de commandes : « Le coût des matériaux et l’épidémie de Covid-19 en Chine, qui a un impact sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement ; sans parler de la grippe aviaire », énumère le président de Samsic Emploi. Dans les Deux-Sèvres, 200 travailleurs intérimaires se sont retrouvés sur la touche en avril en raison de la réduction drastique de l’approvisionnement des abattoirs, nous raconte Ouest-France.
« Il suffit qu’un seul sous-traitant soit affecté pour que l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement en souffre. » confirme Alexandre Pham. Le président de la société de travail temporaire Mistertemp note également que les répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir sur l’activité, mais « de manière très ciblée » : le secteur automobile, qui souffrait déjà de la pénurie de composants en provenance d’Asie, « est presque à l’arrêt », Dit.
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