Le revenu universel d’exploitation est de retour dans l’actualité. Le candidat Emmanuel Macron poursuit en effet l’idée du président Macron de fusionner les allocations multiples et les minima sociaux. Il l’a évoqué le 6 janvier lors de la convention de la Fédération des acteurs de la solidarité, puis le 2 février lors de la Journée des logements pauvres organisée par la Fondation Abbé Pierre et Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale (La République en marche). ), le confirme ce mardi 15 mars dans un tweet : « Le versement automatique des prestations sociales sera mis en place si Emmanuel Macron est élu pour un second mandat. »
Le 13 septembre 2018, à l’occasion de la présentation de sa stratégie de lutte contre la pauvreté, le chef de l’Etat a déclaré devant plusieurs centaines d’élus, membres d’associations et fonctionnaires, réunis dans le cadre prestigieux du Musée de l’Homme : « Aujourd’hui, je veux engager une transformation profonde de notre système de minima sociaux. » Il a critiqué « un système opaque qui sape la confiance et alimente la méfiance, et la spéculation obsessionnelle sur les spéculateurs, les acteurs de la richesse… Je veux créer, sur la base du travail collectif, par la loi, en 2020 un revenu universel d’activités qui combine les plus grands gamme de services possibles et dont l’État sera pleinement responsable.
Harmoniser sans mélanger
Cependant, l’ambitieuse réforme n’a pas pu être achevée en raison de l’épidémie de Covid-19 au printemps 2020 et parce que sa mise en œuvre s’est avérée plus difficile que prévu. « Il y a eu beaucoup de longues réunions, des groupes de travail thématiques, des ateliers régionaux, rappelle Patrick Dutrelin, président de l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes médico-sociaux privés à but non lucratif.. Nous avons été largement consultés mais pas écoutés. » Les associations craignaient que cette réforme ne soit prétexte à des économies, notamment en réduisant les aides au logement.
Fabrice Lenglarth, nommé en janvier 2019 rapporteur général de cette réforme, a mené des travaux plus techniques avec douze ministères concernés et vingt-quatre administrations, dont la Caisse d’allocations familiales, qui distribue annuellement 91 milliards d’euros d’« accompagnement social ». « Avec dix minima sociaux et quinze prestations sociales, notre système contrôle la pauvreté et l’extrême pauvreté, mais il est indiscriminé et, dans de rares cas, n’incite guère à la reprise d’activité », résume M. Lenglart, qui a repris le travail après une pause au printemps 2020 en raison de la pandémie. Ainsi, en décembre 2021, il a remis un rapport préliminaire au Premier ministre, qui est resté confidentiel, ce qui ne rassure guère les associations concernées.
Il vous reste 43,64% de cet article à lire. De plus uniquement pour les abonnés.