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Chaque jour dans les grandes villes, les ascenseurs font slalomer des messagers à vélo ou à scooter entre les voitures, s’adaptant à la couleur de la lumière, évitant de justesse les piétons et improvisant leur propre code de la route. Face à un tribunal correctionnel de Paris, les deux anciens dirigeants de Deliveroo ont fait preuve de la même dextérité, lundi 14 mars, lors d’un interrogatoire. Zigzaguez entre les formules, contournez les obstacles et esquivez le code du travail qu’ils sont accusés de ne pas respecter.
Quel est le nom de Deliveroo ? Est-ce simplement ce qu’elle prétend être une « plate-forme de communication » entre clients, restaurateurs et livreurs indépendants, ou est-ce, comme l’allègue l’accusation, une entreprise de livraison alimentaire entretenant un « lien de subordination » avec les coursiers qu’elle utilise ? La réponse à cette question dépend de l’appréciation du délit de « travail dissimulé », qui vaut pour ses anciens dirigeants et l’entreprise elle-même en tant que personne morale de comparaître devant les juges.
Adrian Falcon, 42 ans, a été numéro 1 en France pour Deliveroo de 2015 à 2016. Il explique que sa mission était de « dupliquer le même » et de « déployer » en France, le mannequin est né deux ans plus tôt au Royaume-Uni. Il propose la définition suivante de la société : « Une plateforme technologique avec trois interactions hyper-connectées qui s’autorégulent le plus souvent. » « Ça ne nous émeut pasLa présidente Sylvie Downis souffle. Comment expliquez-vous ce nom, Deliveroo ? A priori, je l’ai simplement « mis » en anglais… — Je ne me suis pas posé cette question. C’est une marque » échappe au prévenu. Son argumentaire est bien rodé. La plateforme gère « complexes de flux » dont l’action est basée sur « flexibilité et liberté » deux raisons essentielles « Faites appel à des pigistes. »
« Pas de surveillance »
Le président reprend, un par un, les éléments de l’enquête, qui, selon les conclusions de l’inspection du travail acceptées par le parquet, mettent à mal cette affirmation de l’indépendance des coursiers en établissant des « liens de subordination ». » Disponibilité des formations organisées par l’entreprise ? « C’étaient des réunions d’information », ombre Adrian Falcon. Utiliser un logiciel pour gérer les heures de travail des coursiers ? « Pas du tout. C’est un outil qui leur permettait de choisir les quarts de travail. Il y a une totale liberté de décider quand livrer, où livrer et de refuser une commande. » Des consignes pour porter des vêtements Deliveroo sous peine de sanctions dénoncées par des plaignants ? « C’était juste une proposition pour rendre la marque reconnaissable. Et un élément de sécurité, car les vestes et les sacs sont équipés de bandes réfléchissantes. »
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