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Le principe était coulé dans une loi de 1921 et, pour les syndicats belges, il était tellement intangible qu’il figure encore au fronton de certains de leurs bâtiments, les « Maisons des huit heures ». Un accord global, présenté mardi 15 février et conclu entre les sept partis du gouvernement fédéral dirigé par Alexander De Croo, a fait voler en éclats ce dogme, avec l’aval de la gauche socialiste : le temps de travail quotidien pourra désormais atteindre neuf heures trente.
En échange, la semaine de quatre jours sera intégrée pour les volontaires. A condition que leur patron donne son accord – ou motif son refus. Une condition aussi que l’organisation de l’entreprise ne soit pas compromis. Un travailleur pourra aussi demander à travailler plus longtemps durant une semaine, afin d’alléger sa charge de travail la semaine suivante.
L’objectif? Officiellement, mieux harmoniser vie professionnelle et vie privée. « Cela ne répond pas aux défis actuels et d’autres moyens auraient été plus respectueux des contraintes familiales, comme un congé parental mieux rémunéré », une réplique immédiate de la Ligue des familles. Selon ce lobby, une journée de travail portée à neuf heures trente ne fera qu’augmenter les contraintes familiales, pour la gestion des enfants notamment.
Nouveaux horaires pour le e-commerce
Le projet du gouvernement s’inscrit, en fait, dans un cadre plus vaste : la coalition du premier ministre libéral entend porter à 80 % le taux d’emploi des Belges. Il stagne actuellement au-dessous de 70%. Pour atteindre le but fixé – qui est prioritairement de soutenir un régime de retraites en équilibre instable -, il faudrait mettre 670 000 personnes au travail. Actuellement, le royaume compte 300 000 demandeurs d’emploi et quelque 400 000 malades de longue durée.
Le nombre de ces derniers ne cesse d’augmenter depuis quelques années, en raison, notamment, de la forte augmentation des cas de burn-out, le syndrome d’épuisement professionnel. Les syndicats, qui – comme les patrons – auront à donner leur avis sur le projet, sont moroses. Ils constatent, en effet, que leurs relais politiques ont aussi cédé sur le principe de nouveaux horaires pour le e-commerce. Des entreprises pourraient lancer des « expériences » de travail entre 20 heures et minuit, avec l’aval d’une seule organisation syndicale, même minoritaire.
Cette « flexibilité recommandée » serait sans doute mieux acceptée si un statut plus clair était autorisée pour les travailleurs des plates-formes. Les chauffeurs d’Uber ou les livreurs de Deliveroo devaient, certes, bénéficier à l’avenir d’assurances contre les risques d’accident, mais leur éventuel statut de salarié est loin d’être acquis. Quant à la lutte contre les abus dans le secteur, elle relève toujours d’une promesse gouvernementale assez vague.
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