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Livre. Il était une fois un idéal, un « devoir national », auquel toute la société, sous l’égide de l’État, devait participer : améliorer les qualifications des travailleurs, assurer leur adaptation aux besoins de l’économie et contribuer à la libération des peuples. La loi Delors de 1971, qui sécurise entre autres la participation financière des entreprises, jette les bases d’un système de formation professionnelle continue. Cependant, au fil du temps, ces principes de base se sont estompés.
Dans l’épreuve 1971-2021 Retour sur 50 ans de formation professionnelle (Editions du Croquant) deux spécialistes conjuguent leurs analyses complémentaires : l’un, l’économiste Didier Gelot, était chargé d’évaluer la formation au ministère du Travail ; l’autre, Jamal Tescoke, en tant que conseiller de la confédération CGT, a participé à de nombreux entretiens interprofessionnels de formation. Le résultat de cette évaluation, à la fois globale et opérationnelle, est destiné aux acteurs de la formation, en particulier aux organisations syndicales, mais pas exclusivement.
Parce que l’apprentissage n’est pas une entité isolée, les auteurs lient étroitement son évolution aux choix économiques et politiques faits au fil du temps. Des réformes régulières – une quinzaine, souvent des accords interprofessionnels nationaux (IMA) suivis de loi – se sont succédées pour actualiser le cadre juridique de la formation, rendre formation et emploi plus congruents pour répondre aux crises successives, à la mondialisation et au chômage de masse. En outre, le rôle des régions et des organes paritaires s’est accru.
Augmentation des inégalités
Le développement des compétences au détriment des qualifications symbolise une rupture avec le système de 1971, ont déclaré Didier Gelote et Jamal Teskouk. Cela place la responsabilité de l’employabilité sur l’individu. « Le concept d’empowerment des employés, qui a émergé au milieu des années 1990, s’est considérablement élargi et est maintenant associé au concept de développement de carrière », disent les auteurs. Ainsi, les disparités d’accès à la formation tout au long de la vie se sont accrues et les salariés sont de plus en plus invités à suivre des formations en dehors des heures de travail, en partie seuls. En 2004, le Droit Individuel à l’Éducation (DIF) a instauré ce principe dit de « co-investissement », qui sépare le temps d’études du temps de travail.
Les auteurs pointent notamment la loi de 2018 « Sur la liberté de choix de l’avenir professionnel » : précédente en 2014 « Futilité des employeurs ». Il estime que le travailleur doit s’adapter aux besoins immédiats des entreprises, ce qui contribue à la diffusion de formations courtes sans réelle valeur ajoutée, notamment dans les postes peu qualifiés.
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