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jeLe conflit sur la réforme des retraites révèle-t-il aussi une vie au travail qui manque de sens et ne répond pas aux attentes individuelles ou aux enjeux collectifs contemporains ? Ce diagnostic de l’état de la main-d’œuvre est désormais confirmé par les récentes Assises du travail, dont un premier rapport esquisse les grandes réformes à mener (« Repenser le travail », par Sophie Thiéry et Jean-Dominique Senard, Conseil national de refondation, avril 2023).
Pour ses auteurs, redonner du sens au travail passe notamment par une « révolution managériale », qui implique une plus grande autonomie du personnel et la prise en compte des aspirations individuelles. Ces lignes directrices s’inscrivent dans la suite logique de la loi Pacte (2019, qui a volontairement introduit la raison d’être des entreprises et la notion d’« entreprise à mission ». Toutefois, le rapport note que le mal-être au travail touche à la fois les secteurs privé et public.
Ne faut-il pas étendre à tous le modèle de la société missionnaire si l’on veut garantir une réorganisation du travail ? En clair, le secteur public et le secteur privé ont été secoués par les mêmes chocs : accélération et intensification des ruptures techniques, extension de la concurrence mondiale, montée des menaces environnementales et climatiques. Et, malgré leurs différences, la même évolution des modèles de management a érodé le rapport au travail.
Refonte de la gouvernance
Le capitalisme actionnarial a réagi à ces chocs avec des objectifs exclusivement financiers et souvent démesurés. Outre la négligence des impacts environnementaux, cela a conduit à deux injonctions managériales antagonistes : d’une part, la multiplication des normes et des processus de contrôle du travail ; d’autre part, la restructuration incessante des entreprises et des métiers.
Dans le secteur public, c’est le jeu des contraintes budgétaires, des limitations d’effectifs et des évolutions statutaires qui ont constitué la réponse récurrente aux tsunamis technologiques et concurrentiels. D’où des cahiers des charges simplistes et rapidement obsolètes qui, faute d’autonomie des entreprises publiques dans la définition de leur mission, ont conduit à une standardisation des activités et des performances, parfois sans rapport avec l’horizon significatif de ces institutions.
Ainsi, tant dans le public que dans le privé, la conjonction de normes inadaptées et d’organisations éphémères a érodé le sens du travail, avant de devenir toxique pour les plus vulnérables. La révolution du travail passe donc par la refonte de la gouvernance des entreprises privées et des organismes publics.
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