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Cahier de bureau. Londres, New York et Bangalore, dans le sud de l’Inde, seraient, dans cet ordre, les villes disposant des meilleures infrastructures pour le télétravail, selon une étude publiée fin mai par la plateforme internationale de recrutement WorkMotion. De quoi faire voyager les nomades numériques, mais pas tous les salariés. En effet, la plupart des DRH du CAC 40 ne souhaitent pas le télétravail depuis l’étranger, confiait récemment le Monde l’un d’eux.
Une grande majorité (60%) des chefs d’entreprise d’au moins vingt salariés interrogés en mai par OpinionWay pour la plateforme Remoters estiment que la mise en place du télétravail depuis l’étranger est » impossible « , et 16% s’y opposent. Paradoxalement, c’est dans le secteur de l’industrie qu’ils l’envisageraient, plus volontiers que dans les services, et évidemment pas pour toutes les catégories de salariés. A partir d’un effectif de 50 personnes, les chefs d’entreprise sont encore plus réticents face à ce mode d’organisation du travail sans frontières : 65% l’estiment » impossible « .
Les freins mis en avant pour les activités éligibles : perte de contrôle sur le salarié, crainte d’une baisse de la productivité et de la qualité du travail, nouvelles complexités (contrats de travail, sécurité sociale, décalage horaire, etc.) . Le recours à des personnes travaillant depuis l’étranger grâce aux technologies numériques soulève de nombreuses questions en termes de réglementation et de droit du travail. Les entreprises doivent s’adapter en fonction de l’endroit où elles emploient leur main-d’œuvre, expliquait, fin mai, l’économiste Nela Richardson dans un entretien à l’AFP en marge du Forum de Davos.
Gestion pays
Cependant, les chefs d’entreprise voient aussi des avantages à faciliter le recrutement : 14% reconnaissent que c’est une motivation supplémentaire pour les salariés et 12% considèrent que cette façon de travailler renforce l’attractivité de l’entreprise. Alors que les cadres sont de plus en plus difficiles à recruter, selon le dernier baromètre de l’Association pour l’Emploi des Cadres publié le 7 juin, la piste n’est pas à négliger.
Mais, même chez les partisans du 100% télétravail, le passage de la frontière reste compliqué. Le spécialiste de la gestion de paie en ligne PayFit, en télétravail total en France, a ainsi ouvert en mai son deuxième hub à Barcelone : un site installé sous le soleil espagnol pour attirer les commerciaux français. Il y a 500 nouveaux postes à pourvoir en 2022. « Nous espérons être 1 300 d’ici la fin de l’année. Nos employés sont très intéressés par une expérience à l’étranger. Avec une population jeune, il faut donner beaucoup de flexibilité. Mais, à Barcelone, ils sont sous contrat espagnol »explique le directeur des opérations, Thomas Jeanjean.
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