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Le couperet est tombé mardi 12 juillet. Après plusieurs relances, la Caisse des dépôts et consignations, opérateur pour l’Etat du programme « Insertion professionnelle des réfugiés » (IPR), a officiellement signé l’arrêt de mort de l’association Accompagnement des migrants intégration (AMI ), pilier de l’aide aux exilés à Nantes. Dans un mail adressé au représentant légal en charge du suivi de la situation financière de l’association, elle confirme que la structure – qui fait vivre 1.400 personnes – ne percevra pas la deuxième tranche de subventions prévue dans le cadre de l’appel à projets. qu’elle a pourtant remporté en 2020.
Pour justifier cette volte-face, la Caisse des dépôts et consignations invoque « non atteinte des objectifs » et « détournement des fonds alloués ». Les crédits mobilisés par le programme IPR, explique-t-on en substance, ne doivent « profiter de » les réfugiés ou exilés bénéficiant d’une protection internationale – tels que les ressortissants ukrainiens – qui disposent d’un titre de séjour temporaire. Cependant, sujet de friction : l’association AMI, qui a décroché l’an dernier 700 contrats rémunérés au SMIC, déploie également son action auprès des demandeurs d’asile, munis d’autorisations de travail, dont la situation juridique n’est pas tranchée.
« Les responsables de l’État disent qu’ils ne veulent pas donner de faux espoirs aux demandeurs d’asile en leur laissant croire qu’ils peuvent être régularisés par leur travaildéplore Catherine Libault, présidente de l’association qu’elle a fondée en 2006. Mais que voulons-nous ? Laisser ces personnes dans la misère, alors que les délais de traitement de leur procédure s’étirent souvent sur deux ans ? Les personnes que nous suivons travaillent mieux. Au moins ils s’intègrent, c’est bien mieux que de tomber dans la délinquance pour survivre. »
« Plus de 60 euros en liquide »
Faute de moyens financiers, l’association, qui a élargi ses services et compte sept salariés, est désespérée, sans « plus de 60 euros en espèces ». Sa liquidation devrait être ordonnée le 19 juillet. Au grand dam des entrepreneurs qui comptent sur les recrues envoyées pour faire tourner leur entreprise. « Aujourd’hui, l’association est indéniablement un acteur incontournable de la filière maraîchère économique »souligne Patrice Rouillard, patron de La Fraiseraie du lac, à La Chevrolière, au sud de Nantes.
En avril, l’association AMI a contribué à sauver la saison du muguet en recrutant et transportant 380 migrants pour les producteurs de cloches blanches. De nombreux vignerons comptent également sur la structure pour leur envoyer une soixantaine d’ouvriers lors des prochaines vendanges. « La structure fait un boulot monstre »souffle M. Rouillard, qui note : « Les migrants sont bien accompagnés, suivent des cours de français ainsi que des cours d’éducation civique. Tous les aspects administratifs – permis de travail, vérification des titres de séjour, papiers, etc. – sont également gérés par l’association. C’est de l’or dans le bar… »
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