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Depuis plusieurs semaines, le gouvernement multiplie les annonces favorables au secteur des transports. L’objectif est double : inciter les automobilistes à passer au rail pour réduire les émissions de CO2mais aussi de désamorcer les raisons qui pourraient pousser cheminots et agents de la RATP à devenir le fer de lance de la lutte contre la réforme des retraites, en bloquant le pays.
Ces efforts n’ont évidemment pas convaincu. Pour preuve, tous les syndicats de la SNCF appellent à une grève reconductible à partir du mardi 7 mars. Entre le vendredi 24 février et le lundi 27 février, les adhérents de la CFDT Cheminots ont voté à 80 % en faveur d’un durcissement du mouvement. A l’UNSA Ferroviaire, deuxième syndicat de la SNCF, habituellement modéré, le secrétaire général Didier Mathis menace de « faire dix jours de grève d’affilée et bloquer Paris pendant au moins deux week-ends ». Un ton très dur, même si la Première ministre, Elisabeth Borne, vient de l’annoncer « nouveau contrat ferroviaire »avec un financement de 100 milliards d’euros en jeu.
Cent milliards d’ici 2040 est pourtant une promesse choc, qui répond quasiment à l’euro près à la demande formulée par Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, à l’été 2022. Il avait réclamé cette somme, étalée sur quinze ans. , moderniser l’infrastructure ferroviaire et doubler la part du train dans nos déplacements. « Une bataille gagnée », s’est félicité le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, au moment de l’annonce, obtenue contre et contre le ministère des Finances. Bercy estime que l’Etat en a déjà fait assez en reprenant il y a deux ans 35 milliards d’euros de dettes auprès de la SNCF pour ne pas avoir à remettre le portefeuille.
D’autres messages positifs ont été adressés aux cheminots : pas un euro des bénéfices records de leur entreprise (2,4 milliards d’euros pour 2022) ne reviendra à son actionnaire, l’Etat. Tout sera réinvesti, et pas seulement les 60 % automatiquement destinés à la rénovation du rail. M. Beaune a également trouvé 5 millions d’euros pour sécuriser 130 sites sensibles du réseau en Ile-de-France.
Des plans de recrutement massifs
La RATP n’est pas oubliée. En décembre 2022, le ministre a accordé une rallonge budgétaire de 200 millions d’euros à Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité qui finance les transports en Ile-de-France. Cette somme a permis à Jean Castex, le PDG de la RATP, de proposer une augmentation de l’enveloppe salariale de 5,7 %, assurant une augmentation mensuelle de 105 euros nets à tous les agents.
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