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La rentrée se sera parfaitement déroulée, puisque le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, le répète depuis fin août dans tous les médias : « Cette rentrée sera comparable à celle de l’année dernière avec un enseignant devant chaque classe. » « Un professeur devant chaque classe »slogan répété comme un mantra destiné à rassurer, mais qui peine à masquer une réalité inquiétante pour l’école française.
La crise du recrutement des enseignants n’est pas nouvelle et n’est pas un phénomène spécifiquement français, mais ce qui s’est passé cette année dans les concours est inédit : c’est à un véritable effondrement que nous avons assisté. Selon le ministère, plus de 4.000 postes sur les 27.332 ouverts aux différents concours n’ont pas trouvé preneur en 2022, soit près de 17% de postes non pourvus, contre moins de 6% en 2021.
Dans les académies de Versailles et Créteil, particulièrement touchées, seuls 1 800 candidats ont été recrutés pour 3 265 postes ouverts. A l’échelle du pays, le recrutement d’enseignants d’allemand est tombé à 55% des postes pourvus (contre 70% à 80% les trois années précédentes), en physique-chimie à 66,7% (contre 80% à 100%), en mathématiques 68,5 % (contre 84% à 92%), en lettres modernes à 83,5% (contre 98% à 100%).
Face à cette crise sans précédent, le ministère a apporté une double réponse : à court terme, le recrutement de 3 000 contractuels ; à plus long terme et afin de relancer l’attractivité du métier d’enseignant, l’augmentation du salaire des nouveaux enseignants, à 2 000 euros net, en 2023. D’un côté, une mesure d’urgence en tromperie, de l’autre la poursuite d’une politique qui vient de montrer son inefficacité : l’augmentation du salaire des nouveaux enseignants était déjà la mesure phare du ministre Jean-Michel Blanquer pour l’attractivité de la profession, mais c’est justement alors que les jeunes enseignants n’ont jamais été aussi bien payés que les les compétitions sont désertes !
La catastrophe contractuelle
L’embauche massive de contractuels, si elle permet au ministère de sauver la face et « faire le numéro », est un véritable désastre tel qu’il est. Passons sur le fait que le message envoyé est désastreux car il dévalorise le métier d’enseignant et contribue à réduire son attractivité, la source même du problème.
Que le recrutement se fasse au niveau bac+3 voire bac+2 dans certaines académies (quelle que soit la filière d’études) contre le bac+5 obligatoire pour devenir titulaire est déjà problématique, mais le plus grave c’est que ces contractuels n’auront pas n’ont eu que quelques heures d’entraînement avant de se retrouver face aux élèves. Se lancer dans ce métier est déjà difficile lorsqu’on est formé, cela devient presque mission impossible lorsqu’on ne l’est pas et qu’on n’a pas le niveau requis, même si le ministre assure que « plus de 80% des enseignants contractuels ont déjà enseigné »un chiffre impossible à vérifier.
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