[ad_1]
Il faut d’abord faire le tour de l’immense bâtiment A de l’université Paris-VIII, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Ensuite, il faut longer la clôture qui délimite le site universitaire de celui du lycée professionnel Frédéric-Bartholdi, puis fouler le brin de pelouse qui tente de survivre parmi le béton environnant. Quand, soudain, elles sont là : les ruches de Paris-VIII. Trois maisons minuscules et colorées abritées dans un petit enclos.
C’est dans ce coin quasi introuvable que Marie Philémon, documentaliste au service d’information, d’orientation et d’insertion professionnelle de l’université depuis dix ans, aime former des étudiants pour leur proposer une expérience atypique : celle de devenir, pendant deux semestres, des apprentis apiculteurs.
Passionnée par les abeilles, Marie Philémon a eu l’idée de proposer un projet tutoré en apiculture, en 2017. Il s’inscrit dans le programme « So Skilled », qui se déploie dans les universités de Paris-Nanterre et Paris-VIII et vise à donner aux étudiants de premier cycle des compétences humaines qui peuvent être utilisées tout au long de leur vie. « Ce n’est pas un club pour apprendre l’apiculture de manière professionnelleprévient Marie Philémon, elle-même pratiquante depuis une douzaine d’années. L’idée est avant tout de fédérer les étudiants autour d’un projet concret et de leur permettre d’acquérir des compétences transversales, les fameuses « soft skills ». »
Mêlant théorie et pratique, les douze séances permettent aux jeunes volontaires d’apprendre à penser en groupe, mais aussi à observer un milieu naturel ou encore à s’adapter aux contraintes météorologiques. « Les abeilles ne sont qu’un moyen d’aborder des problématiques plus larges comme le lien avec le vivant ou la protection de l’environnement », analyse le documentaliste. Mais le passage au rucher – terme qui désigne les trois ruches – est surtout l’occasion de créer un nouveau lien entre les élèves eux-mêmes. Selon Marie Philémon, il se passe toujours quelque chose autour des ruches.
Cassez les codes
Elle se souvient par exemple d’un jeune garçon soucieux de son apparence qui hésitait à enlever ses baskets et son jean pour enfiler la combinaison blanche des apiculteurs qu’il trouvait » tellement moche « . « Se retrouver en tenue d’apiculteur casse un peu les codes, les interactions sont moins formelles »analyse celle que l’on surnomme « Marie l’abeille » dans les couloirs de l’université.
Léonard Decaux, 22 ans, étudiant en troisième année de cinéma à Paris-VIII, se souvient de ces heures d’apiculture comme d’une parenthèse enchantée. « Quand je sortais avec la tenue d’apiculteur, je me sentais très loin du collège, un peu comme en vacances. Se concentrer sur cette petite communauté d’abeilles et s’occuper d’elles pendant quelques heures était vraiment très apaisant », il se confie.
Il vous reste 55,13% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.
[ad_2]
Source link