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C’est l’une des plus grandes réformes sociales de la décennie en Allemagne, l’une des plus emblématiques pour le chancelier Olaf Scholz. Allocation de citoyen (Burgergeld) doit faire oublier un grand traumatisme de sa formation politique, le Parti social-démocrate (SPD) : les réformes du marché du travail adoptées entre 2002 et 2005 par le dernier chancelier du SPD, Gerhard Schröder. Il s’agit d’une refonte majeure du système d’aide et d’indemnisation des chômeurs de longue durée. Le texte a été adopté par la coalition gouvernementale mercredi 14 septembre et devrait, en principe, après passage au Parlement, entrer en vigueur début 2023.
La nouvelle loi enterre définitivement le système dit « Hartz IV », la plus célèbre et détestée des réformes de l’ère Schröder. C’est elle qui avait profondément divisé le SPD dès 2005, en réduisant la durée d’indemnisation du chômage à douze mois, après quoi le chômeur ne perçoit qu’un minimum social forfaitaire, déconnecté de ses revenus antérieurs, quelle que soit la durée de sa carrière. .
Aujourd’hui, Hartz IV revient à 449 euros par mois pour un adulte isolé ou un parent isolé sans activité. Le loyer et les frais de chauffage « raisonnables » sont également pris en charge, ainsi que l’assurance maladie. Mais l’allocation peut être réduite si le ménage dispose d’économies ou perçoit des revenus complémentaires.
« Encourager et exiger »
C’est l’examen pointilleux des ressources du ménage, et surtout les sanctions financières en cas de non-respect des obligations vis-à-vis de l’agence pour l’emploi – comme celle d’accepter tous les emplois jugés « raisonnables ». » ou devoir déménager en cas de logement hors de prix – largement considérés comme humiliants pour les allocataires. Le terme « Hartz IV » est entré dans le langage courant comme synonyme de pauvreté sanctionnée. C’est à cet aspect du système que la nouvelle réforme s’attaque. Outre une revalorisation de l’allocation à 502 euros par mois pour un adulte seul et un ajustement plus rapide à l’inflation, le régime des sanctions sera allégé.
La question de savoir s’il faut sanctionner les chômeurs en cas de non-coopération avec l’agence pour l’emploi est l’un des points les plus discutés de la réforme, ces derniers mois, au sein de la coalition gouvernementale tripartite (Sociaux-démocrates, Verts et Libéraux-démocrates du FDP ). Les Verts ont défendu le principe de la suppression totale des sanctions, qui aurait fait de l’allocation citoyenne un quasi-équivalent du revenu universel. Ce point n’a finalement pas été retenu, les libéraux ayant refusé ce « passer par la porte de derrière » à un revenu universel versé sans conditions de recherche d’emploi, à l’heure où une entreprise sur deux peine à recruter en Allemagne.
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