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Un hiver doux qui a permis de consommer moins d’énergie, des prix mondiaux en baisse sur les marchés du pétrole et du gaz, des entreprises qui ont continué à produire et à investir, malgré le contexte d’inflation toujours élevée. En conséquence, l’activité économique en France a progressé de 0,2 % au premier trimestre, un peu plus qu’attendu (+0,1 %). Mais l’Insee, qui publie ces chiffres vendredi 28 avril, a dans le même temps révisé la croissance du quatrième trimestre 2022 en baisse à 0% au lieu de 0,1%.
L’inflation ne montre aucun signe de ralentissement, au contraire : elle a légèrement augmenté en avril, à 5,9% sur un an contre 5,7% en mars. Une augmentation en partie mécanique, liée au fait que la remise à la pompe est entrée en vigueur le 1euh Avril 2022. Comparativement, les prix des carburants sont donc plus chers en 2023. La flambée des prix au rayon alimentaire, en revanche, semble ralentir un peu. Sur un an, les prix ont augmenté de 14,9%, au lieu de 15,9% en mars, grâce aux produits frais. Dans cette catégorie, la hausse des prix s’est nettement ralentie, passant de 17,1 % en mars à 10,2 % en avril.
« La croissance résiste, mais elle est limitée : l’économie française reste un peu sous-régulée », résume Nicolas Carnot, directeur des synthèses et études économiques à l’Insee, plus nuancé que Bruno Le Maire sur le diagnostic. Le ministre de l’Economie a une nouvelle fois salué » solidité « de l’économie française, dont « les fondamentaux tiennent le coup »qui continue à « créer des emplois ». Le nombre de demandeurs d’emploi a en effet diminué de 1,2% au premier trimestre, selon des chiffres annoncés mercredi 26 avril. Bercy table sur une croissance économique de 1% cette année, alors que l’acquis de croissance à l’issue de ce premier trimestre ressort à 0,4%. Dans une note publiée mercredi, le Haut conseil des finances publiques rappelle que « ces prévisions ne sont pas hors de portée, mais semblent optimistes ».
Car si la crise énergétique a perdu en acuité, avec la baisse des prix, redonnant un peu d’oxygène aux entreprises et aux ménages, le durcissement des politiques monétaires refroidit clairement l’économie. La hausse des taux d’intérêt, qui devrait se poursuivre en Europe, continuera de peser sur l’investissement immobilier des ménages ou sur la distribution des crédits aux agents économiques. « Le premier trimestre s’est avéré meilleur que prévu, mais la situation économique se dégrade »estime Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas.
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