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« Nous avons été expulsés du centre comme de la terre le jeudi 16 [février] 17 heures. Les employés sous le choc étaient en larmes », déplore Dominique (le prénom a été changé), une salariée du centre de santé René-Laborie, à Paris, qui a souhaité rester anonyme comme ses collègues. C’est pourtant sans surprise que le tribunal de Paris a prononcé, le 16 février dernier, la liquidation judiciaire de la mutuelle livre III uMEn médical, la branche de l’uMEn gestionnaire du centre de santé mutualiste René-Laborie.
En déficit depuis sa sortie du giron de la mutuelle des Audiens, selon les syndicats, l’établissement est entré en cessation de paiement le 1euh FÉVRIER. La liquidation avec cessation immédiate d’activité menace de laisser sur le carreau les 135 salariés du centre de soins, fréquentés par environ 75.000 personnes par an.
« Récupération partielle ou totale »
Mais le glas n’a pas encore sonné pour le centre de soins. Dans certains cas, une entreprise placée en liquidation judiciaire peut faire l’objet d’une offre publique d’achat (totale ou partielle), qui permet la reprise des activités, la sauvegarde des emplois et l’élimination du passif. Deux représentants légaux ont donc été désignés pour étudier d’éventuelles offres de reprise.
Selon les syndicats, trois repreneurs se sont manifestés. « Plusieurs offres de reprise partielle ou totale, y compris avec des salariés, ont déjà été émises par plusieurs types d’opérateurs »a confirmé Laurent Joseph, le président de l’UMEn médical, dans un communiqué.
« Reste à savoir de quel type d’acheteur il s’agit, s’inquiète un membre du CSE. Il ne faut pas non plus ouvrir un Starbucks à la place du centre. » En attendant, les médecins s’inquiètent pour l’avenir de leurs patients et de leurs dossiers. « Nous avons contacté l’agent pour demander l’accès à Doctolib, mais pour le moment rien n’a été fait », précise Dominique.
Pas de reclassement
La direction a confirmé qu’en cas de licenciement, il n’y aurait aucune possibilité de reclassement au sein de la mutuelle. Le président de l’UMEn médicale, dont la gestion a été durement critiquée par les syndicats, s’est aussi défendu : « Nous avons fait le maximum d’efforts possibles et autorisés pour sauvegarder le centre. »
La direction du centre a été accusée par les syndicats d’avoir » la folie des grandeurs « . En ligne de mire, les investissements massifs concédés dans la rénovation du centre, situé au cœur du deuxième arrondissement parisien. « Espérons que les investissements importants qui ont porté sur un impératif de mise aux normes réglementaires du centre et une nécessaire amélioration du parcours de soins du patient seront de nature à favoriser les offres de reprise »argumente Laurent Joseph.
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