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Pôle emploi vient de subir une déception devant le Conseil d’Etat. Le 27 avril, la Haute Cour a rendu une décision qui a pour effet de rendre inapplicable une règle relative au personnel de l’opérateur public recruté en CDD. Force Ouvrière (FO), à l’origine de la demande, veut s’appuyer sur cet arrêt pour exiger l’établissement de salariés embauchés sous ce statut.
Le litige fait suite à un amendement de septembre 2019 qui a retouché la convention collective de Pôle emploi. Signé par la direction générale et par quatre syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC, SNAP), ce texte avait pour objectif principal « lutter contre la précarité » en introduisant un changement : la suppression de la période – appelée « période d’attente » – qui doivent s’écouler entre la fin du contrat à durée déterminée et la réembauche de la personne occupant le même poste. Pour que cette mesure entre en vigueur, il fallait qu’elle soit « étendu » par arrêté du Ministère du travail. Formalité terminée en janvier 2020.
Texte « Annulé »
Mais FO était contre la réécriture de la convention collective, notamment à cause de cette nouvelle disposition qui contribue à « installer » les agents concernés dans des formes instables d’activité, selon Natalia Jourdin, déléguée syndicale centrale. Elle a donc contesté l’arrêté ministériel en saisissant le Conseil d’État, qui s’est prononcé en sa faveur sur ce point précis.
Dans leur décision, les magistrats du Palais-Royal expliquent qu’un accord de branche peut « déroger au principe (…) l’application d’un délai de carence » depuis les ordonnances Macron de septembre 2017 qui ont révisé le code du travail. Mais la dérogation en question n’est pas envisageable. « seulement dans certains cas », qu’il convient de définir. Toutefois, la modification de septembre 2019 prévoit que la suppression du délai de carence affectera « en général », ce qui est illégal. Par conséquent, le décret de janvier 2020 ne pouvait pas « étendre » (c’est-à-dire rendre exécutoires) les dispositions critiquées par FO. Le texte de l’administration est donc « annulé » – uniquement sur la partie relative au délai de carence.
Selon Mme Jourdin, la décision du Conseil d’Etat permet aux agents de Pôle emploi, qui sont encore en poste et qui ont enchaîné des contrats à durée déterminée sans délai de battement, de demander aux tribunaux du travail de requalifier le contrat en CDI. Quant à ceux qui ont quitté l’opérateur public après avoir accompli des contrats à durée déterminée sans délai d’attente, ils ont la possibilité d’intenter une action en licenciement sans motif. Toutefois, ces actions en justice ne peuvent être engagées que si le délai de prescription (variable selon la situation) n’est pas dépassé. Contacté par Monde, la direction de Pôle emploi indique qu’elle prend acte de l’arrêt du Conseil d’État et qu’elle « analyser [ses] conséquences ».
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