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<figure class="article__media"> <img src="https://thebuzzly.com/wp-content/uploads/2022/05/Jai-demissionne-de-mon-cabinet-de-conseil-apres-des-mois.jpg" width="664" height="443" /> <img src="https://thebuzzly.com/wp-content/uploads/2022/05/Jai-demissionne-de-mon-cabinet-de-conseil-apres-des-mois.jpg" /><figcaption class="article__legend" aria-hidden="true"> <span class="article__credit" aria-hidden="true">CLARA DUPRÉ</span> </figcaption></figure>
<p class="article__paragraph ">Lorsque je suis entrée dans le monde du travail, j&rsquo;ai réalisé pour la première fois que j&rsquo;étais une femme racisée et que cela représentait un double obstacle.</p>
<p class="article__paragraph ">J&rsquo;ai grandi en banlieue parisienne, dans l&rsquo;Essonne, dans une famille mixte : mon père est blanc et ma mère, noire. J&rsquo;ai toujours été poussé à être ambitieux par mes parents, sans distinction de couleur ou de sexe. J&rsquo;étais un bon élève à l&rsquo;école et je voulais étudier le droit pour devenir avocat. Pendant longtemps, j&rsquo;ai pensé qu&rsquo;il n&rsquo;y avait pas de couleur et que le genre n&rsquo;avait pas d&rsquo;importance, ces questions ne m&rsquo;ayant jamais été transmises.</p>
<p class="article__paragraph ">Quand j&rsquo;étais plus jeune, je me disais simplement que tout le monde avait une couleur différente, moi n&rsquo;ayant pas la même peau que mes parents, mon frère étant aussi d&rsquo;une autre carnation. Mes parents avaient aussi une répartition non sexiste des tâches : ma mère, agente d&rsquo;assurance, travaillait beaucoup, tandis que mon père, responsable de l&rsquo;enseignement catholique, s&rsquo;occupait plutôt de notre éducation. Ces concepts étaient hors sujet. J&rsquo;ai fini par comprendre qu&rsquo;ils étaient loin de l&rsquo;être dans la société en général ; et dans le monde professionnel, notamment, où le fait d&rsquo;être une femme, métisse de surcroît, s&rsquo;accompagne de véritables obstacles. J&rsquo;ai dû apprendre à les appréhender et à vivre avec eux, tardivement.</p>
<section class="catcher catcher--inline"><span class="catcher__title"> Lire aussi </span><span class="catcher__desc"> « Racisé », « privilège blanc », « intersectionnalité » : le lexique pour comprendre le débat autour des rencontres non mixtes </span> </section>
<p class="article__paragraph ">Lors de mon stage de fin d&rsquo;études auprès d&rsquo;une ancienne ministre devenue avocate, je me souviens qu&rsquo;elle m&rsquo;avait prévenu : <em>« Quand on est une femme dans ce milieu, il y a une légitimité qu&rsquo;il faut conquérir, car tout est plus difficile. » </em>A l&rsquo;époque, ça ne résonnait pas encore. J&rsquo;ai vu, m&rsquo;intéressant au droit et à la politique, les inégalités persistantes entre les femmes et les hommes mais, pour moi, cette réalité très divisée était celle d&rsquo;un monde ancien. Il y avait beaucoup de filles sur les bancs du collège, à Paris-I, et je m&rsquo;y sentais très protégée. Mais dès ma première expérience, après l&rsquo;obtention de mon diplôme, ça a commencé à me sauter aux yeux.</p>
<h2 class="article__sub-title">Blagues maléfiques</h2>
<p class="article__paragraph ">J&rsquo;ai travaillé cinq ans au Luxembourg, puis dans un cabinet anglo-saxon, où, si la question de la diversité était officiellement mise sur la table, le quotidien était bien différent. Cette réalité a perduré quand je suis revenu à Paris. L&rsquo;environnement du droit, d&rsquo;une manière similaire à celui de la politique – espaces d&rsquo;argent et de pouvoir – est un environnement d&rsquo;hommes, majoritairement blancs. Personne ne vous dira jamais que ce n&rsquo;est pas possible de s&rsquo;intégrer là-dedans parce que vous êtes une femme, mais ce sont des blagues pernicieuses, des façons d&rsquo;organiser les équipes, des remarques sur la possibilité d&rsquo;une grossesse&#8230;</p>
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« Quand je suis entrée dans le monde du travail, j’ai compris qu’être une femme noire est un double obstacle »
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- Categories: emploi
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