« Présenter la réforme des retraites comme juste pour les femmes est un argumentaire de vente »

"Présenter la réforme des retraites comme juste pour les femmes est un argumentaire de vente" – Thebuzzly

De487ef 5032787 01 06

[ad_1]

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a assuré, le 30 novembre 2022 sur France 2, qu’un objectif « absolument majeur » de la réforme des retraites était de« améliorer notre système, car il est injuste ». A sa suite, la Première ministre, Elisabeth Borne, a déclaré à plusieurs reprises que pour que la réforme soit équitable pour les femmes, l’âge d’annulation de la décote resterait à 67 ans !

On conserverait donc la décote, qui est une réduction très injuste pour les carrières incomplètes et qui pèse donc plus lourdement sur les femmes. Elle a été qualifiée en 2019 comme « double peine » par le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye. Où est le progrès ? L’injustice majeure que constitue l’inégalité importante des pensions entre les femmes et les hommes n’est non seulement pas du tout prise en compte, mais risque fort de s’accroître avec le report de l’âge de la retraite ainsi qu’avec un allongement de la durée de cotisation.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Retraites : « Les femmes ont tout simplement disparu des cas types présentés dans l’étude finale »

Rappelons la situation. Alors que les salaires des femmes sont en moyenne inférieurs de 22 % à ceux des hommes (INSEE 2022), leurs retraites directes sont inférieures de 40 % à celles des hommes. Ce chiffre est tout de même de 30 % pour les nouveaux retraités partis en 2020, selon le service d’études du ministère du Travail.

La retraite amplifie donc encore les inégalités salariales. Quand nos dirigeants sont interrogés sur ces inégalités de retraite, la réponse classique est qu’elles se réduisent avec le temps. En réalité, elles stagnent, tout comme les inégalités salariales stagnent.

La baisse actuelle du niveau des pensions par rapport aux salaires, conséquence des réformes précédentes, affecte naturellement plus gravement les pensions les plus basses des femmes : le taux de pauvreté des femmes retraitées est ainsi sensiblement plus élevé que celui des hommes (10,4 % contre 8,5 % %), et cet écart tend à se creuser depuis 2012, comme le note le rapport 2022 du Conseil d’orientation des retraites (COR). Le passage en 1993 à une indexation des pensions sur l’inflation et non plus sur le salaire moyen a conduit, en période de faible inflation, à une baisse croissante des pensions. Les femmes âgées sont les plus touchées.

Inégalités aggravées

Le COR note que le taux de pauvreté des retraités a augmenté depuis 2016 pour les personnes de plus de 65 ans qui vivent seules ; parmi eux, ce taux atteint même 16,5% pour les femmes. L’annonce d’une pension minimum de 85% du Smic pour une carrière complète est évidemment la bienvenue… mais elle était déjà prévue dans la loi de 2003 et n’a jamais été appliquée ! Surtout, ce minimum ne concernera pas les personnes déjà retraitées.

Il vous reste 57,08% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Quitter la version mobile