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Les entreprises du secteur privé ont quasiment retrouvé leur niveau d’absentéisme d’avant Covid, mais la santé mentale des salariés se dégrade, indique le baromètre annuel du groupe mutualiste Malakoff Humanis, publié jeudi 8 septembre. Une plongée dans les résultats de l’étude depuis 2016 démontre cette tendance, année après année.
Cependant, pas d’alarmisme. La majorité des salariés vont bien : 54 % des 1 800 personnes interrogées entre le 5 mai et le 30 mai s’estiment en bonne santé physique et mentale. Sur le long terme, le nombre d’arrêts maladie est relativement stable. 42 % des salariés interrogés se sont vu prescrire un arrêt de travail au cours des douze derniers mois, contre 44 % en 2019 et 41 % en 2016. Les plus vulnérables restent les jeunes (18-34 ans) et les femmes. Paradoxalement, plus vous êtes âgé, moins vous prenez d’arrêts maladie.
Mais la nature des absences évolue, caractérisant une dégradation de la santé mentale des salariés, notamment chez les plus jeunes. Hors Covid, les arrêts de travail pour troubles psychiques ou épuisement professionnel sont les seuls à progresser régulièrement. Ils sont passés de 15 % en 2020 à 17 % en 2021 et 20 % en 2022. C’est un arrêt prescrit sur cinq. « C’était un sur dix en 2016… Une vraie nette progression »commente Anne-Sophie Godon, directrice des services chez Malakoff Humanis.
Chez les 18-34 ans, les arrêts maladie prescrits pour troubles psychiques (dépression, anxiété, stress, burn-out, burn-out…) ont bondi : de 9 % en 2016 à 19 % en 2022. Sur les trois dernières années , la consommation de somnifères, d’anxiolytiques ou d’antidépresseurs a doublé chez les salariés de moins de 30 ans, précise le service d’études stratégiques du mutualiste. « Fatigue, stress au travail, déséquilibre travail-vie personnelle… plusieurs facteurs de risque ont augmenté ces dernières années chez les jeunes »M-analysemoi Godon.
Première cause d’arrêts prolongés
La santé mentale des salariés est ainsi devenue le deuxième motif d’arrêt maladie hors Covid, juste derrière les allocataires de maux banals (rhume, grippe, angine, gastro-entérite, etc.). Les troubles psychiques sont désormais à l’origine de plus d’arrêts de travail que les troubles musculo-squelettiques, les accidents et les traumatismes.
Les pathologies mentales sont même devenues la première cause d’arrêts prolongés. Absences de plus d’un mois (hors motifs Covid) ne représentent que 14% des arrêts prescrits, mais ils touchent la majorité des entreprises : 64 % d’entre eux ont connu au moins un arrêt prolongé au cours des douze derniers mois. Ce qui n’est pas sans poser de gros problèmes d’organisation, 30% des entreprises interrogées ne remplaçant leurs salariés qu’après un mois d’absence. Et les difficultés de recrutement touchent de plus en plus de secteurs.
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