La hache est tombée. Par un jugement du lundi 26 septembre, le tribunal de commerce de Lyon a placé les sociétés Scopelec SA et Setelen en redressement judiciaire. Pour la plus grande société coopérative de production ouvrière (SCOP) de France, sous procédure de sauvegarde depuis mars, la descente aux enfers se poursuit.
Cette procédure intervient suite au non-renouvellement de plusieurs contrats avec Orange arrivés à échéance fin mars, et qui représentaient 40% du chiffre d’affaires de Scopelec, estimé à 475 millions d’euros en 2021. Dans un communiqué, l’entreprise, spécialisée dans le installation de fibre optique, et qui comptait encore 3 600 salariés il y a un an, a réagi jeudi 29 septembre : « Force est de constater que, malgré le soutien de l’Etat et la mobilisation exemplaire des salariés ces onze derniers mois, Orange n’a pas souhaité soutenir l’entreprise à hauteur des 20 millions d’euros promis, qui devaient permettre de réorganiser la sous-traitance. marché. »
Marc Blanchet, le directeur technique et système d’information de l’opérateur télécom, rappelle que« Orange est toujours client de Scopelec, avec une activité contractée d’environ 150 millions à 180 millions d’euros en 2022. En 2023, le montant devrait osciller entre 100 millions et 150 millions ». Mais, selon lui, « la recherche d’activité complémentaire n’a pu se concrétiser, du fait notamment du manque de moyens de Scopelec pour répondre à ces éventuels projets en complément des contrats déjà en place ».
Compte tenu de sa baisse d’activité, Scopelec a déjà dû procéder à une vague de licenciements et de départs d’environ 500 personnes cet été. Et les salariés ont eux-mêmes quitté l’entreprise pour rejoindre les prestataires qui ont remporté les anciens contrats avec Orange. La coopérative compte actuellement environ 2 500 employés. Le tribunal a donné à Scopelec jusqu’au 2 novembre pour présenter un projet ou des repreneurs potentiels.
« Les chacals vont monter sur scène »
Pour Frédéric Mazars, délégué syndical Force Ouvrière de l’entreprise, « nous allons assister à une boucherie. Les chacals entreront en scène ». Ce technicien travaillant dans le Tarn, non loin du siège social de Scopelec, se dit « dégoûté de l’attitude d’Orange, qui [les] rouler pendant un an ». Selon lui, même s’il ne donne pas de chiffres, des centaines d’emplois vont disparaître. De plus, les salariés de la SCOP, propriétaires d’actions, vont perdre beaucoup d’argent, « de 20 000 à 30 000 euros pour certains ».
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