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» C’est un soulagement après ces quatre longues années. », souffle Laïd, beau-frère de Kamel Benstaali, seul membre de la famille des victimes à avoir pu faire le déplacement. Mardi 4 avril, le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné cinq hommes et leurs sociétés à des amendes allant jusqu’à 100.000 euros et un an de prison, après la mort de deux ouvriers, employés au noir et sans expérience, sur un chantier en Seine-Saint-Denis. . Les personnes condamnées ont dix jours pour faire appel.
L’histoire remonte au samedi 8 juin 2019. Kamel Benstaali, 34 ans, et Omar Azzouz, 29 ans, ont travaillé sur la rénovation thermique de la tour D du lotissement La Source, à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) . Il fallait charger les seaux de colle jusqu’en haut du bâtiment, grâce à une plate-forme élévatrice qui, le matin, était décrochée du 18e organiser.
Les deux hommes travaillaient pour la société SRI. L’entreprise a travaillé pour ISO Systèmes, pour le compte d’Isore Bâtiment. C’est cette dernière entreprise qui avait décroché le marché de la réhabilitation d’une partie de la ville de La Source – terrains détenus par Plaine Commune Habitat – pour plusieurs millions d’euros. Propriétaire de l’échafaudage, Isore Bâtiment avait sous-traité son installation à la société Technimat ainsi que le contrôle de la plateforme à Qualiconsult.
« Drame de la sous-traitance »
Le procès, fin janvier, avait mis en lumière les rouages de la sous-traitance et la complexité de la définition des responsabilités de chacun : une plateforme mal montée, des ouvriers non formés, un contrôle inexistant… « On a là une parfaite illustration du drame de la sous-traitance », a déclaré Alix Bukulin, le procureur :
« Chaque prévenu fait partie d’une chaîne de fautes, et chacun considère que c’est tellement dilué qu’il se dit « c’est pas moi, c’est l’autre ». »
Pourtant, deux hommes sont morts et il y a beaucoup « responsable », avance la présidente du tribunal, Elisabeth Dugre. Sur les sept accusés, deux ont été libérés. Gilbert Baptiste, qui travaillait pour Isore Bâtiment, pour qui le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis. Le président a rappelé que c’était à Qualiconsult de procéder aux vérifications et que l’entreprise, en sous-traitant à ISO Systèmes, n’était pas l’employeur des victimes. Thierry-Leufroy Emmanuel, qui travaillait pour ISO Systèmes, mais dont « les prérogatives n’ont pas été jugées suffisantes », a également été libéré.
Cependant, ISO Systèmes a été condamné à une amende de 45 000 euros et son représentant, Vincent Baloche, à un an de prison avec sursis. Les épaules de M. Baloche, jusque-là stoïques, s’affaissent à cette annonce. Relaxé concernant le recours à la sous-traitance sans agrément, il a été reconnu coupable de travail dissimulé. « Compte tenu du coût très faible de la main-d’œuvre chez SRI, ISO Systems ne pouvait ignorer que SRI recourait au travail non déclaré », abonde le président.
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