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Politique de l’emploi
[La politique de l’emploi s’appuie sur des dispositifs créés au fil des besoins, qui restent parfois méconnus longtemps après leur création. Quelle est leur efficacité contre le chômage ? Elle n’est pas toujours évaluée. Le Monde publie une série d’articles sur les aides à l’emploi, pour tenter d’estimer ce qu’on en sait – leur objectif initial, leurs résultats.]
L’objectif du dispositif
Le 7 septembre, la rencontre prévue entre le président Emmanuel Macron et les présidents des collectivités d’outre-mer, signataires de l’appel de Fort-de-France, sera sans doute l’occasion d’aborder l’épineux sujet des dispositifs de soutien à l’emploi déployés dans ces territoires.
Leurs économies enclavées et l’étroitesse du marché du travail rendent difficile l’absorption de la croissance de leur population active, rappelle un rapport du Sénat. Avec, pour conséquence, une situation sociale explosive et un taux de chômage plus de la moitié de celui de la métropole : 12 % contre 8 % en moyenne en 2021 dans les départements d’outre-mer (DOM) et même 30 % à Mayotte.
Afin de lutter contre le chômage structurel, ces territoires bénéficient de « régimes particuliers » en termes de contrats aidés et d’exonérations de charges, plus avantageux que pour le reste du territoire.
Opération
Maintes fois revu et corrigé depuis son introduction en 1994, le système de délestage, dit « Lodeom » [loi pour le développement économique des outre-mer], s’adresse aux employeurs privés implantés en Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Saint-Barthélemy et Saint-Martin. Ce sont les Caisses générales de sécurité sociale (CGSS) des territoires d’outre-mer qui encadrent ce dispositif.
En raison de son coût, ses seuils d’exonération et son champ d’application ont été modifiés à plusieurs reprises. Dans sa version actuelle, toutes les TPE de moins de 11 salariés peuvent bénéficier d’une exonération quasi totale de charges patronales pour les revenus inférieurs à 1,3 smic de leurs salariés permanents, quelle que soit leur activité. Cette exonération devient dégressive, puis nulle à partir de 2,2 SMIC. Les entreprises de certains secteurs (bâtiment, médias, transports) y ont droit quel que soit leur effectif.
Les employeurs de moins de 250 salariés et qui réalisent un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 millions d’euros bénéficient d’une exonération s’ils travaillent dans les domaines suivants : industrie, tourisme et restauration, environnement, nouvelles technologies, agriculture et pèche. Cette exonération est totale pour les revenus inférieurs à 2 smic, puis dégressive et prend fin lorsque le revenu atteint 2,7 smic.
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