mettre en action le RSA, une idée que les associations de lutte contre l’exclusion trouvent « choquante »


En matière de politique de solidarité, Emmanuel Macron ne semble pas indifférent à une idée chère à la droite : conditionner le versement du revenu de solidarité active (RSA) à la performance d’activités. C’est ce qu’indiquent les déclarations de Gabriel Attal, faites le mardi 15 mars. L’invité de l’émission « Les 4 Vérités » sur France 2 s’est toutefois abstenu de donner des détails, expliquant que le président de la République lèvera le voile sur ses intentions jeudi, en présentant son programme à la présidentielle.

M. Attal s’est exprimé sur ce dossier pour répondre à la remarque selon laquelle le chef de l’Etat s’inspirerait des mesures que prône Valérie Pécresse, notamment celles concernant l’Afrique du Sud. Le candidat LR à l’Elysée souhaite que les bénéficiaires de ce minimum social donnent « chaque semaine quinze heures d’activité dans l’entreprise ». M. Macron est-il prêt à emprunter cette voie ? « Il y a une logique à laquelle nous adhérons, qui (…) que les devoirs engendrent des droits, et non l’inverse. a souligné un représentant du gouvernement, citant en exemple un contrat d’emploi des jeunes. Le dispositif, lancé début mars, propose un accompagnement renforcé pour les adolescents de 16 à 25 ans qui tentent de s’intégrer. Il leur permet également de percevoir une indemnité à condition de suivre le « parcours » proposé, sous forme de quinze à vingt heures hebdomadaires d’activités diverses (formation, tâches d’intérêt général, stage, etc.). « Évidemment pour RSA c’est la logique que nous pourrions suivre » soigneusement mis en avant par M. Attal.

« Choquant et inacceptable »

Cette rhétorique irrite les dirigeants d’associations de lutte contre l’exclusion. Cela fait partie de la philosophie de supposer que l’aide est fournie. « aux bons pauvres qui font leur devoir » déclare Marie-Alette Grar, présidente d’ATD Quart Monde. Ce « très choquant » ainsi que « inacceptable », elle continue parce qu’un tel discours « marque » le public concerné, c’est-à-dire qu’ils recherchent « profiter du système » tandis que la grande majorité « veut trouver un travail ». « C’est une façon de diviser un peu plus la société. » considérer Mmoi Diplômé.

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Le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, demande si les propos de M. Attal représentent « effet publicitaire pour apaiser » tous ceux dans la population qui pensent qu’un État-providence serait trop généreux et pas assez exigeant ? Si le débat devait aller dans ce sens, ce serait malheureux aux yeux de M. Robert : la bonne question à se poser, selon lui, est « ressources de soutien » aux allocataires de sortir du RSA et de s’insérer dans le monde du travail. Jusqu’à récemment, les allocations à ces fins ont été considérablement réduites. Résultat : Fin 2019, 36 % des allocataires étaient dans ce dispositif depuis plus de cinq ans, selon un rapport de la Chambre des comptes. « Nous avons besoin de précisions sur cet aspect de l’affaire », dit M. Robert.

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