[ad_1]
La liquidation judiciaire de la société de livraison à domicile de produits alimentaires Place du Marché (anciennement Toupargel) et de ses sociétés sœurs a été annoncée vendredi 13 janvier. Mille neuf cents emplois ont été supprimés dans l’un des plans sociaux les plus importants de ces derniers mois.
Vendredi matin, les salariés n’avaient pas encore été officiellement informés de la décision. La réunion du tribunal n’était prévue qu’en fin d’après-midi, ils ont donc appris leur renvoi par la presse.
Le tribunal de commerce de Lyon s’était donné mercredi quarante-huit heures pour rendre son délibéré concernant cette société basée à Civrieux-d’Azergues (Rhône). Mais l’issue ne faisait guère de doute, car aucun repreneur n’avait déposé d’offre, malgré l’intérêt un temps manifesté par l’enseigne discount Tazita.
Vendredi, le tribunal a ainsi placé en liquidation judiciaire Place du Marché (1.600 salariés) et ses deux sociétés sœurs, Eismann et Touparlog (300 salariés à elles deux), selon son délibéré que l’Agence France-Presse a pu consulter. « Il n’y a aucun espoir de guérison »a assuré mercredi Wafaa Kohily, la secrétaire (CGT) du comité social et économique de l’entreprise (CSE).
« Notre priorité est de travailler à la préparation de cette liquidation judiciaire et d’accompagner au mieux les salariés auprès des services de l’Etat pour qu’ils rebondissent au plus vite », avait affirmé, pour sa part, le président de la société, Brieuc Fruchon. Le délai de 48 heures avait été justifié par le président du tribunal par « l’importance du dossier et le nombre de salariés dans le groupe »d’après m.moi Kohily.
La liquidation va, en effet, déboucher sur l’un des plans sociaux les plus importants de ces derniers mois, après celui de l’enseigne textile Camaïeu en septembre (2.100 salariés) et la suppression de 1.200 emplois (sur 2.300) annoncée fin décembre à Scopelec, groupe spécialisé dans les technologies de la communication.
Baisse des ventes
La situation de Place du Marché s’est très vite détériorée : le groupe avait demandé fin octobre à être placé en procédure de sauvegarde, puis avait été placé en redressement judiciaire fin novembre 2022. « Une telle procédure en trois mois, en mettant 1 600 familles sur le carreau, c’est grotesque ! »a dénoncé Wafaa Kohily, épinglant au passage le « silence assourdissant des Bahadouriens » sur ce dossier.
Les deux frères Léo et Patrick Bahadourian, actionnaires de la marque florissante Grand Frais, ont repris Toupargel en 2020 via la holding Agihold France. Ils « n’a pas daigné » être à l’audience mercredi, a déploré le responsable syndical.
« Encore une fois, le capital de certains passe avant des vies brisées »a-t-elle ajouté, rappelant que les syndicats réclamaient « 100.000 euros par salarié de prime supralégale, compte tenu de l’héritage des Bahadouriens »classé 90e fortune de la France en 2022 par le magazine Défis.
Après sa reprise, Toupargel se rebaptise Place du Marché en 2021, avec l’idée d’étendre significativement son offre au-delà des surgelés, vers les produits frais et l’épicerie. Certains produits distribués provenaient des mêmes fournisseurs que Grand Frais. Le projet visait également à accélérer les ventes en ligne, tandis que l’entreprise bâtissait son modèle sur la vente par téléphone.
Les guides d’achat du monde
Bouteilles d’eau réutilisables
Les meilleures bouteilles d’eau pour remplacer les bouteilles jetables
Lire
Mais cette stratégie a échoué, alimentant une chute des ventes, qui sont passées de 271 millions d’euros en 2017 à 200 millions en 2021-2022. « La moyenne d’âge de notre clientèle est assez élevée, beaucoup ont plus de 70 ans et n’ont pas accès ou ne savent pas utiliser Internet. Le changement de nom l’a également perturbée »a expliqué Lise Delaizé, déléguée CGT et télévendeuse depuis vingt-quatre ans.
Et si la liquidation représente un véritable choc pour les salariés, elle touchera aussi, selon eux, une partie de la clientèle. « Pour beaucoup de gens, le livreur de la Place du Marché était la seule personne qu’ils voyaient dans la journée, surtout en milieu rural »a expliqué mercredi Lionel Massa, élu FO au CSE, lui-même livreur dans la région de Saint-Brieuc.
[ad_2]
Source link