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réans une colonne récente publiée par la Monde, Israel Nisand, professeur émérite de gynécologie obstétrique et ancien président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (Cngof), s’arroge le droit de parler à la place des sages-femmes. (« Aujourd’hui, nous sommes arrivés au point où nous n’avons plus assez de sages-femmes pour accoucher », Le monde du 27 juillet).
Loin de remettre en cause la fermeture des maternités en France et la transformation des autres en fabriques d’accouchements dans le contexte actuel de pénurie hospitalière de sages-femmes, il entend les culpabiliser de ne penser qu’à leur confort en affirmant leur « droits » plutôt que leur » devoirs « .
Selon lui, c’est parce qu’ils choisissent de travailler en libéral qu’il en est ainsi. Il entend leur imposer, par la coercition, l’ordre médical et patriarcal avec ce genre de proposition : « Les sages-femmes devraient être tenues de pratiquer pendant un minimum de temps ce pour quoi elles ont été formées (…). Créons un stage interne pour les sages-femmes sur une durée de deux fois six mois dans deux maternités différentes, rémunéré par l’Etat à hauteur de 2 000 euros bruts. »
Il est clair qu’Israel Nisand est dans la mauvaise époque et dans le mauvais mandat. Le temps est définitivement révolu où, de 1945 à 1995, le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes était présidé par un gynécologue-obstétricien. De même que la sage-femme, chargée d’enseignement dans une école de sages-femmes, a été placée sous l’autorité d’un tel médecin jusqu’en 2016. Alors que la qualité des actes médicaux de la sage-femme, identique à ceux des médecins, n’a été reconnue équivalente par l’Assurance-maladie qu’en 2016, ignorant depuis longtemps toute égalité professionnelle.
monopole professionnel
La situation actuelle, que les sages-femmes n’ont cessé de dénoncer, est le résultat de réformes périnatales où les autorités, à partir des années 1970, se sont appuyées principalement sur l’expertise des gynécologues-obstétriciens pour orienter leurs politiques en la matière, comme le rappellent des sociologues à l’origine d’une rapport réalisé en 2021 pour le compte de l’Observatoire national de la démographie des professions de santé.
Les gynécologues-obstétriciens ont su promouvoir un monopole professionnel avec l’idée d’une grossesse comme potentiellement pathologique et d’un accouchement intrinsèquement risqué, comme Israël Nisand lui-même le définissait en 1998, dans un article publié dans la revue Dossiers d’obstétrique : » L’accouchement ne peut être considéré comme normal que deux heures après la naissance. » Il faut, à chaque fois, la présence « personnel permanent composé d’une sage-femme, d’un obstétricien, d’un anesthésiste et d’un pédiatre ». Par ailleurs, le suivi de la santé reproductive et sexuelle des femmes ne peut relever que de la compétence exclusive du médecin.
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