« Les revers de l’usine Chapelle-Darblay racontent les difficultés de l’industrie Français, de la presse papier et de l’économie circulaire »

« Les revers de l’usine Chapelle-Darblay racontent les difficultés de l’industrie Français, de la presse papier et de l’économie circulaire » – Thebuzzly


Nicolas Mayer-Rossignol, maire (Parti socialiste) de Rouen et président de la Métropole Rouen-Normandie, pouvait s’enorgueillir, mardi 10 mai, lorsqu’il a remis les clés de l’usine Chapelle-Darblay à son nouvel acquéreur, le groupe Veolia, associé au fabricant de pâte Fibre Excellence. Le matin même, il a officiellement acheté cette usine très symbolique au groupe de papier finlandais UPM. Symbolique, car les revers répétés de cette unité normande racontent à la fois le déclin de Français’industrie, celui de la presse papier, son principal client, et les difficultés de l’économie circulaire.

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Jusqu’en 2019, l’usine chapelle-Darblay produisait près d’un quart du papier journal en France et recyclait 40% du papier des poubelles jaunes de France. Une industrie difficile, qui au fil des décennies a vu Français entreprises perdre progressivement pied au profit des grands spécialistes de l’Europe du Nord. Le groupe Chapelle-Darblay dépose le bilan pour la première fois en 1980.

Devenue le nouveau symbole de la lutte ouvrière, l’entreprise, qui fournissait plus de 80% du papier journal français, a été sauvée par les pouvoirs publics (grâce notamment à un certain Laurent Fabius, élu local), puis vendue pour un franc symbolique, en 1987, à l’homme d’affaires François Pinault. Trois ans plus tard, et après de nouvelles subventions, la société a vendu à la suédoise Stora et au finlandais Kymmene, avec une belle plus-value. En 2019, cette dernière, désormais UPM, a jeté l’éponge face à l’effondrement du marché de la presse papier et annoncé la fermeture du site et le licenciement de ses 230 salariés.

Faibles marges bénéficiaires

Une fois de plus, la communauté vient à la rescousse de ce site mythique. Mais cette fois, signe des temps, non plus au nom de la préservation de l’emploi, mais de l’écologie. La Métropole Rouen-Normandie s’oppose à un projet de vente qui prévoyait la reconversion des activités et la fin du recyclage, exerce son droit de préemption, achète le site et le revend le jour même à Veolia.

Ainsi sera maintenue en France une unité mêlant à la fois la récupération du papier et le recyclage du carton ondulé, un marché en croissance avec l’essor du commerce en ligne. Cela évitera que nos déchets de papier ne soient expédiés au loin, car il n’existe pas d’autres unités de ce type en France. L’économie circulaire sera vraiment… à condition que l’économie fonctionne.

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Il y a déjà deux autres usines de carton en France. Il n’est pas certain qu’il y ait de la place pour tout le monde et que les marges bénéficiaires soient déjà minces, alors que l’économie s’assombrit. Cela pose la question de l’intégration de l’économie circulaire dans l’économie marchande et de ses effets sur le reste de l’industrie. Encore un petit travail en perspective pour la mairie de Rouen et un sujet de réflexion pour tous ceux qui rêvent de planifier la transition écologique.



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