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Il y a quelques mois, Antoine Puillon, propriétaire des Garçons du Port, un hôtel-restaurant de l’île de Groix (Morbihan), rencontrait Hortense, originaire du Burkina Faso. Elle voulait travailler comme femme de ménage dans son hôtel, le courant était bien passé. « Nous avions vraiment besoin de l’embaucher. C’est devenu la croix et la bannière pour trouver les gens. Elle n’avait pas de papiers en règle, alors nous avons commencé à examiner les procédures. C’était extrêmement complexe. C’était risqué pour nous, risqué pour elle, et très aléatoire : nous avons abandonné.explique le patron breton.
La possibilité d’obtenir une carte de séjour « métiers de courte durée », annoncée par les ministres de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et du Travail, Olivier Dussopt, mercredi 2 novembre, dans un entretien à Monde, aurait-il changé la vie d’Hortense, s’il avait existé en 2022 ? Cette proposition, qui devrait concerner certains métiers en pénurie de main-d’œuvre, fera l’objet de consultations « à partir du mois de novembre », a expliqué le ministre du Travail. Cela pourrait figurer dans le nouveau projet de loi sur l’immigration du gouvernement, qui devrait être révisé au début de 2023. « ce que nous proposons, c’est de mettre fin à une forme d’hypocrisie »dit le ministre.
Dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, les employeurs ont accueilli avec soulagement cette possibilité, qui concernerait des personnes déjà présentes sur le territoire. Comme le secteur du BTP, autre secteur « en tension », les cuisines des restaurants ou les couloirs des hôtels emploient de nombreux travailleurs sans papiers, déclarés ou non. « Si nous pouvons arranger les choses, arrêter tout ce trafic, ce sera bien. Plus généralement, nous défendons l’idée d’une immigration choisie, centrée sur les métiers dont nous avons besoin », affirme Laurent Duc, à la tête de la branche hôtelière de l’Union des métiers et de l’hôtellerie.
« Pour que notre secteur continue de fonctionner, nous devons régulariser ces personnes, qui sont bloquées dans leur développement et vivent des situations difficiles. Parfois, après plusieurs années dans un restaurant, certains disent à leur employeur : en fait, cette pièce d’identité ne m’appartient pas, je voudrais être régularisé. En général, les patrons les accompagnent, mais c’est très long, incertain », raconter Franck Trouet, du Groupement National des Exploitants Indépendants de l’Hôtellerie-Restauration.
« Métiers abandonnés »
Si ces organisations patronales applaudissent, c’est que le secteur fait face à des problèmes de recrutement sans précédent, en plus de l’envolée des coûts des matières premières, de l’énergie, des difficultés à rembourser les prêts garantis par l’État… Pour l’année 2022, les employeurs de l’hôtellerie et de la restauration l’industrie aura dû embaucher 360 000 personnes, soit 23 % de plus que l’année précédente, selon l’enquête annuelle Besoins en Main-d’œuvre de Pôle Emploi. La majorité de ces recrutements est estimée « difficile » par les recruteurs, notamment pour les serveurs et les cuisiniers. A défaut de trouver du personnel, les établissements ont cessé d’ouvrir certains jours, réduit le nombre de tables…
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