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LVMH à donne le ton. En dévoilant, jeudi 27 janvier, un bénéfice net record de 12 milliards d’euros au titre de 2021, le leader mondial du luxe a ouvert le bal d’une saison des résultats, qui s’annonce exceptionnelle à bien des préjudices. Selon l’estimation réalisée par l’agence Bloomberg à partir des analystes du 28 janvier, les bénéfices cumulés des entreprises du CAC 40 devraient excéder 137 milliards d’euros. Du jamais-vu. En 2020, les bénéfices des 37 groupes de l’indice publiant leurs comptes annuels en début d’année (hors Alstom, EssilorLuxottica et Pernod Ricard) avaient atteint 39 milliards d’euros, en baisse de 50% par rapport à 2019.
TotalEnergies (ex-Total) est bien partie pour annoncer, le 10 février, le résultat net le plus élevé jamais réalisé par une entreprise française, autour de 15 milliards d’euros. Un chiffre qui pourrait faire polémique, dans le contexte de la hausse des prix de l’énergie et des carburants qui affectent les ménages. Les bénéfices nets du constructeur automobile Stellantis et du sidérurgiste ArcelorMittal sont attendus dans la zone des 12 milliards d’euros, ceux de Sanofi et BNP Paribas au-dessus de 8 milliards.
En pleine campagne présidentielle, ces montants vertigineux promettent de relancer le débat récurrent sur les mégaprofits des multinationales et leur répartition. « Il faut taxer davantage les superprofits des entreprises, plaide l’économiste Lucas Chancel, codirecteur du laboratoire sur les inégalités mondiales à l’Ecole d’économie de Paris. La seule manière de sortir par le haut de cette pandémie, qui nous a rappelé le décalage entre la valorisation des marchés financiers et l’importance sociale, consiste à revoir le partage de la valeur et du pouvoir dans les entreprises. »
« Maintenant, il faut rendre un peu »
Si le parti La France insoumise (LFI), en particulier, nécessite d’appeler à une taxe sur les « profiteurs de la crise » le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, s’est engagé à ne pas augmenter les impôts et il entend bien s’y tenir. « Ces beaux résultats sont une bonne nouvelle pour les entreprises au moment où elles doivent investir afin de répondre au défi numérique et écologique, estime-t-on à Bercy. Nous préférons que le groupe LVMH ouvre des ateliers en France, recrute des salariés, crée des emplois, plutôt que de le taxer davantage. D’autant que les bonnes rentrées d’impôt sur les sociétés en 2021 ont permis de réduire le déficit, ce qui profite à tous les Français. »
Pour autant, si le chômage recule, cette bonne fortune du CAC 40 contraste cruellement avec la grogne sociale qui grandit en France, nourrie par les inquiétudes sur le pouvoir d’achat et la frustration face aux promesses non tenues pendant la crise. « Plus de 150 000 » les personnes se sont mobilisées le 27 janvier, selon la CGT, lors de 170 manifestations et rassemblements, pour réclamer notamment une revalorisation des salaires. Chez Dassault, Air Liquide, Carrefour, etc. les mouvements de grèves se sont succédés.
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