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Face à une société plus fracturée que jamais, Emmanuel Macron devra mener de grands projets économiques lors de son second mandat. Dans un contexte de hausse de l’inflation, alors que la guerre en Ukraine affaiblit davantage les chaînes d’approvisionnement mondiales, elle devra préserver le pouvoir d’achat des Français et éviter une reprise du chômage, tout en contrôlant les finances publiques et en poursuivant les efforts de réindustrialisation du pays. Avec, en ligne de mire, l’impératif d’organiser la transition énergétique et de répondre au défi climatique.
Échapper au spectre de la stagflation
Moins de croissance, une inflation plus forte et plus durable et des perspectives très incertaines. C’est le cocktail amer promis par le Fonds monétaire international (FMI) pour l’économie mondiale.
Pour son second mandat, Emmanuel Macron n’aura pas à compter sur la forte reprise économique observée en 2021, qui s’est traduite par une hausse de 7% du produit intérieur brut (PIB). Français croissance ne devrait pas dépasser 2,8% en 2022, et encore une fois grâce à la vitalité du début de l’année, lorsque la Russie n’avait pas encore attaqué l’Ukraine et provoqué une flambée des coûts de l’énergie et de certaines matières premières.
L’inflation, qui a atteint 7,4% dans la zone euro en mars, est actuellement contenue à 4,5% en France grâce aux mesures prises par l’exécutif. Mais il pourrait atteindre 5% à moyen terme. « Nous nous dirigeons de plus en plus vers un conflit durable en Ukraine, explique Bruno De Moura Fernandes, responsable de la recherche macroéconomique chez Coface. Mécaniquement, les pressions inflationnistes resteront élevées au cours des prochains trimestres. »
La Banque centrale européenne (BCE) n’aurait alors d’autre choix que de relever les taux directeurs, une décision qu’elle n’a pas encore prise. « Si j’augmente les taux d’intérêt aujourd’hui, cela ne fera pas baisser le prix de l’énergie. » parce que « 50% de l’inflation est liée aux prix de l’énergie », » a déclaré la présidente de l’institut monétaire, Christine Lagarde, dimanche 24 avril, dans une interview accordée à la chaîne américaine CBS.
La question est de savoir combien de temps la BCE sera en mesure de conserver cette position, alors que d’autres institutions monétaires dans le monde ont commencé à relever leurs taux. Le scénario stagflationniste, selon M. De Moura Fernandes, « semble inévitable, surtout si des sanctions plus sévères sont prises contre la Russie, y compris un embargo sur le gaz russe. »
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