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jeIls s’inquiètent depuis longtemps du changement climatique et le déclin de la biodiversité les inquiète tout autant. Pour aligner leurs actions sur leurs idées, de nombreux jeunes diplômés de formations comptables s’orientent vers un nouveau secteur en très forte croissance, l’audit de responsabilité sociale et environnementale (RSE). Leur rôle : analyser les rapports RSE que les entreprises joignent à leurs états comptables, et vérifier que les actions « responsables » qu’elles proposent correspondent aux réalités.
Un job parfait pour des personnalités particulièrement sensibles aux enjeux écologiques et humains ? Le comportement des entreprises a des conséquences majeures sur les émissions de carbone et plus largement sur l’environnement. La traque des opérations de « greenwashing » est à cet égard une mission pleine de sens. De même, à l’heure où le bien-être au travail est devenu un sujet sensible, confronter les annonces en la matière et les comportements managériaux apparaît comme un travail essentiel.
Trois problèmes
Pourtant, le désarroi des auditeurs RSE est souvent à la hauteur de leurs attentes initiales (« L’audit RSE à la croisée des chemins », par Camille Gaudy, Jonathan Maurice et Christophe Godowski, revue française de management ne pasoh 306, 2022).
Nous avons interrogé des auditeurs de cabinets d’audit de taille moyenne, travaillant principalement avec des PME. Le chiffre d’affaires de ces firmes indépendantes est bien inférieur à celui des Big Four [PricewaterhouseCoopers, EY, Deloitte et KPMG], entités internationales qui contrôlent les comptes des grands groupes. Mais leur rôle est crucial, car plus de la moitié de l’activité française est réalisée dans des PME et, pour la plupart, celles-ci ne bénéficient d’aucun autre soutien en matière de RSE.
Cependant, trois problèmes sont systématiquement relevés par ces auditeurs.
La question de leur compétence est d’abord posée. Formés à être des professionnels du chiffre capables de décrypter les comptes financiers des entreprises et de vérifier l’exactitude des données, par exemple le niveau des stocks ou la réalité des investissements annoncés, ils savent lire les factures et retrouver ces informations.
Désillusions
Mais il leur est désormais demandé d’évaluer également la sincérité des engagements sociaux et environnementaux, ce qui nécessite des compétences spécifiques. Les Big Four peuvent s’offrir les services d’experts spécialisés en RSE pour aider les auditeurs dans leur travail, mais les petits cabinets ne disposent pas actuellement de ces moyens. Et très peu de leurs collaborateurs ont pu suivre des formations complémentaires pour mener à bien ces nouvelles missions.
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