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Attention, champ de mines. En tant que membre de « consultation » qu’il a ouvert, depuis un peu plus d’un mois, sur la réforme des retraites, le gouvernement s’apprête à traiter l’un des dossiers les plus sensibles : les régimes spéciaux de retraite. Le sujet doit en effet être abordé, dès le mardi 15 novembre, avec les partenaires sociaux, à l’occasion d’une » deuxième cycle « de discussions centrées sur « équité et justice sociale ». Avant même le début des discussions sur ce thème, plusieurs scénarios se dessinent déjà.
La démarche de l’exécutif correspond à une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Dans son programme pour l’élection présidentielle, il s’est engagé à réaliser « la suppression des principaux régimes spéciaux » pour les particuliers travaillant pour certains employeurs – notamment la RATP et les entreprises des industries électriques et gazières (IEG), dont EDF. Il a précisé que les changements interviendraient « comme nous l’avons fait pour la SNCF ». Depuis le 1euh Janvier 2020, le « statut » de l’entreprise ferroviaire, qui permet de bénéficier de règles particulières, notamment en matière de protection sociale (retraite, mutuelle, invalidité, etc.), ne s’applique plus aux nouveaux embauchés. En revanche, il continue de prévaloir pour les personnels déjà en place, s’éteignant au fur et à mesure de leur départ. C’est ce qu’on appelle « la clause grand-père ».
Le président de la République s’en prend ainsi à un corpus de dispositions dérogatoires, régulièrement décriées : parmi elles, la possibilité offerte à ces catégories de salariés de réclamer le paiement de leur retraite plus tôt que dans le reste du secteur privé et cela pour la plupart des civils serviteurs. Ainsi, l’âge moyen de la retraite est de 60 ans dans les IEG et légèrement inférieur à 57 ans pour les agents de la RATP, selon le ministère du Travail.
Subventions de l’État
La polémique se nourrit aussi des subventions que l’Etat accorde pour assurer l’équilibre financier de ces régimes (par exemple 700 millions d’euros, dans le cas de la RATP). Dans un rapport rendu en juillet 2019, la Cour des comptes avait recommandé une révision de ces singularités, car elles soulèvent « un problème d’acceptabilité par le reste de la communauté nationale ».
Quelques heures avant le début de la « deuxième tour de consultation » sur les retraites, Olivier Dussopt, le ministre du travail en charge du dossier, a balisé la réflexion à venir. Dans une interview publiée lundi sur le site du quotidien Les échosil confirme que la réforme s’appliquera aux régimes IEG et RATP, « même [à] celui de la Banque de France ». La liste des employeurs concernés sera discutée avec les syndicats et le patronat, sachant qu’il a déjà été décidé de ne pas remettre en cause les dispositions propres aux marins, à la Comédie-Française et aux danseurs de l’Opéra de Paris : il s’agit « des métiers très particuliers qui usent le corps »justifie le ministre.
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