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LL’actualité regorge d’exemples, d’études et d’enquêtes qui montrent que de plus en plus de salariés s’interrogent sur une certaine organisation du travail. On parle même d’une certaine épidémie de paresse au travail, selon une étude récente de la Fondation Jean Jaurès. Les motifs de désenchantement sont nombreux et souvent légitimes.
Serveurs travaillant dans des conditions de travail difficiles et pour un salaire jugé insuffisant ; des cadres qui passent une bonne partie de leur journée à se conformer à des règles et procédures dont ils ne voient pas la nécessité ; des agents administratifs perdus dans le dédale des réformes successives. Derrière un questionnement sur le monde du travail qui semble partagé par de nombreux salariés, se cachent des revendications diverses et parfois opposées.
C’est notamment le cas lorsque les salariés d’une même entreprise exigent une rémunération davantage indexée sur les résultats ; tandis que d’autres demandent l’abandon de certaines activités au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Aux revendications historiques sur les salaires et le temps de travail (à travers l’âge de la retraite dans les débats actuels) s’ajoutent désormais des revendications relatives à la transition écologique et sociale.
Des créances difficiles à concilier
A ce titre, les études sur le sujet montrent que l’engagement écologique de l’entreprise est un élément de plus en plus important pour les salariés, même s’il n’est pas prioritaire. Les revendications des salariés semblent ainsi partagées entre la défense et le renforcement des acquis du XXe siècle.e siècle et de nouvelles exigences en phase avec les enjeux contemporains. C’est la fameuse tension entre la fin du mois et la fin du monde.
Les deux types de réclamations sont évidemment légitimes. Ils ont toujours existé. On travaille certes pour gagner sa vie, mais, en même temps, on travaille aussi pour appartenir à un groupe ou se sentir utile. Cependant, dans un contexte d’enjeux environnementaux et sociaux sans précédent, cette tension prend un nouveau sens. Il illustre la période complexe et transformatrice dans laquelle nous nous trouvons, avec, d’une part, des exigences qui vont de pair avec une économie basée sur la croissance et l’exploitation illimitée des ressources planétaires.
D’autre part, des revendications qui cherchent à donner corps à un modèle économique et organisationnel durable qui apparaît comme incontournable mais qui reste à inventer. En fait, ces deux catégories de revendications sont difficilement conciliables. Par exemple, les efforts liés à la transition énergétique sont incompatibles avec la hausse du pouvoir d’achat, comme le note l’économiste Michel Plane.
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