le secteur réfléchit à l’avenir de ses métiers

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Le projet de fibre optique tourne à plein régime. Et pourtant, l’industrie pense déjà à demain. Avec une question : que deviendront les milliers de techniciens mobilisés dans toute la France, une fois les Français connectés au très haut débit fixe ? Fin 2021, 29,7 millions de foyers disposaient d’un raccordement au pied de l’immeuble ou de la maison. En 2025, 98% des logements seront raccordables. D’ici là, le nombre de prises installées chaque année diminuera progressivement, tombant à 1 million en 2025, soit près de six fois moins que le pic de 2020 de 6 millions.

Pour Philippe Le Grand, le président d’InfraNum, l’association qui regroupe plus de 200 entreprises du très haut débit, il n’est pas trop tôt pour se poser cette question, alors que « la baisse attendue des effectifs n’est pas aussi violente que la croissance de ces dernières années ». En cinq ans, la population de techniciens employés sur le site de la fibre optique a triplé pour atteindre 40 000 équivalents temps plein. Si rien n’est fait, 7 000 emplois sont potentiellement menacés par la baisse attendue de la charge de travail. D’autant que, pour répondre à la forte demande de ces trois dernières années, et en prévision de la baisse à venir, les professionnels de la fibre ont eu recours à des recrutements plus précaires. Une simulation réalisée en 2020 par le cabinet Ambroise Bouteille et l’Idate a vu la part des intérimaires passer de 25% en 2023 à 35% en 2024.

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« Pas de panique, le monde des télécoms ne s’effondre pas », tempère Philippe Lamazou, le président de Circet, le leader français et européen du déploiement d’infrastructures télécoms. Car si ce n’est plus dans le déploiement des lignes le long des voiries, les techniciens auront fort à faire pour raccorder les foyers à la fibre optique, réparer les pannes, encore très nombreuses, tout en continuant à entretenir l’ancien réseau cuivre d’Orange, dont la fermeture définitive est prévue en 2030. Il devra ensuite être démantelé. Cela promet, là aussi, un chantier de plusieurs années. Et M. Lamazou n’évoque même pas les plans dans les réseaux téléphoniques 5G. « La baisse de charge ne sera pas pour demain, et la plupart des entreprises du secteur ont anticipé »assure ce dirigeant.

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« Les télécoms sont passés du cuivre au câble, puis aux réseaux mobiles et à la fibre », confirme Jérôme Guchet, directeur technique et commercial de Scopelec, l’un des principaux installateurs de fibre optique en France. Le groupe a commencé à préparer la reconversion de certains de ses techniciens, malgré la perte, fin 2021, d’un contrat avec Orange, qui menace environ 40 % de son chiffre d’affaires. « Nous avons commencé à transférer des personnes sur les chantiers pour l’installation de bornes de recharge pour voitures électriques »illustre M. Guchet.

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