Le Conseil de l’Union européenne (UE) a approuvé, le 28 novembre, la directive sur l’information non financière adoptée par le Parlement européen le 10 novembre. La responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entreprises deviendra une affaire de comptabilité normalisée, où les performances écologiques et sociétales seront sérieusement mesurées.
Depuis vingt ans, en France, on demande aux entreprises de rendre compte d’autre chose que de leurs performances financières. En 2001, la loi sur les nouvelles régulations économiques (loi NRE) a fixé dans son article 116 l’obligation, pour les seules sociétés françaises cotées sur un marché réglementé, de rendre compte dans leur rapport annuel de la manière dont elles prennent en compte les et les conséquences environnementales de leurs activités.
Cette loi a institué la notion de reporting extra-financier, mais en a fait un sport réservé à quelque sept cents grandes entreprises cotées en bourse. En 2010, le concept s’est démocratisé grâce aux lois Grenelle I et II qui, tout en listant les engagements du gouvernement en faveur de la transition écologique, ont étendu l’obligation de reporting à toutes les entreprises. plus de cinq cents salariés avec un bilan de plus de 100 millions d’euros. La directive européenne de 2014 sur la publication d’informations extra-financières introduit la déclaration de performance extra-financière (DPEF) pour toutes les entreprises européennes de plus de cinq cents salariés.
Aujourd’hui, avec cette Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), l’Union européenne va plus loin, en l’appliquant à toutes les entreprises de deux cent cinquante salariés et plus. Le tout sur la base d’indicateurs qui ne peuvent souffrir de biais, d’occultation ou de biais d’interprétation, puisque Bruxelles a mandaté une autorité spécialisée, l’European Financial Reporting Advisory Group (Efrag), pour normaliser l’exercice.
Beaucoup d’avantages
Ainsi, lors de l’application de la directive fin 2024, un fabricant d’acier pour l’aviation, par exemple, devra déclarer ses émissions de gaz à effet de serre, les quantités de gobelets recyclés ou son taux de salariés handicapés sur un périmètre et selon un méthode de calcul strictement identique à celles d’une autre société spécialisée, par exemple, dans les centres de données pour le secteur hospitalier…
Multipliez cela par 50 000 entreprises dans vingt-sept pays : la RSE deviendra une industrie de la science des données et de la vérification, comme le rapport financier l’a longtemps été avec ses bilans, ses comptables, ses auditeurs et ses auditeurs.
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