[ad_1]
Ils sont de plus en plus nombreux. En 2022, la Direction générale des étrangers en France (DGEF) a délivré 22 000 autorisations de travail saisonnier à des étrangers hors Union européenne. Et selon l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), plus de 10 000 travailleurs sont déjà arrivés en France, soit deux fois plus qu’en 2021. Cette croissance s’explique par « la levée des contraintes sanitaires et les tensions accrues sur le marché du travail »précise la DGEF.
A titre de comparaison, en 2012, un peu plus de 1 000 premiers titres de séjour « travailleur saisonnier » avaient été délivrés et il y en avait près de 5 600 en 2019, avant la pandémie.
Les saisonniers étrangers sont à 75 % des Marocains, presque exclusivement des hommes employés au SMIC par les agriculteurs, notamment dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie.
Des conventions de travail bilatérales précisent les règles de recrutement des travailleurs saisonniers étrangers. Celles conclues par la France avec le Maroc et la Tunisie datent de 1963. Elles prévoient, par exemple, une visite médicale dans les bureaux de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) au Maroc ou en Tunisie, en charge par la France d’une partie des le transport des travailleurs saisonniers ou le fait qu’ils doivent se déclarer à leur retour dans leur pays d’origine.
« Il n’y a pas de réflexion »
L’accord franco-marocain prévoit également que la France communique au moins une fois par an sur ses besoins en main-d’œuvre et que le Maroc fasse état de la disponibilité des travailleurs, tandis que l’accord de 2008 entre Paris et Tunis sur la gestion concertée des migrations fixe un objectif à atteindre de 2 500 Tunisiens. travailleurs saisonniers.
De temps à autre, l’actualité nous rappelle l’importance de ces travailleurs étrangers. Dans le contexte de la pandémie de Covid-19 et de la fermeture des frontières, des avions ont été affrétés par des employeurs pour transporter des saisonniers agricoles. Un pont aérien entre le Maroc et la Haute-Corse a notamment été organisé en octobre 2020 pour sauver la récolte de clémentines.
Très récemment, le syndicat de l’hôtellerie-restauration Union des métiers et des industries de l’hôtellerie a déclaré avoir signé le 30 juin un accord avec Pôle emploi tunisien pour faciliter l’arrivée de plusieurs milliers de saisonniers en France. L’idée est que les deux parties identifient et sélectionnent les candidats à l’émigration vers la Tunisie et que leurs CV soient accessibles gratuitement aux employeurs sur une plateforme en ligne. « Cette initiative est privée et ses contours sont flous tant du point de vue des volumes que des employeurs, prévient toutefois le directeur de l’OFII, Didier Leschi. Pour faire venir un saisonnier, il faut un contrat de travail, savoir où sont logés les gens, un permis de travail, un visa… »
« On prépare plutôt la saison hivernaleprécise pour sa part l’UMIH. Cet été, de nombreux restaurants se sont adaptés en fermant certains jours de la semaine. » Le secteur évalue ses besoins annuels en recrutement à 200 000.
« Faire appel à des saisonniers étrangers est une chose aisée, estime M. Leschi pour sa part. Il n’y a aucune réflexion ni du côté du ministère de l’Agriculture ni du ministère du Travail pour par exemple prendre en charge les réfugiés déjà présents sur le territoire, construire des filières de formation professionnelle et répondre aux besoins de la population. ‘agriculture. »
Interrogé, un cadre du ministère de l’Intérieur livre son analyse plus largement, sous couvert d’anonymat : « Il y a place pour un débat public sur les petites mains qui font vivre l’économie, l’immigration non qualifiée. Mais les secteurs doivent aussi se poser la question de leur attractivité et de leur niveau de rémunération. »
[ad_2]
Source link