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Depuis plus d’une décennie, l’Islande est en tête du classement de l’égalité femmes-hommes du Forum économique mondial : le congé parental est pris à parts quasi égales par les deux parents, le taux d’emploi des femmes est supérieur de dix points à celui observé dans l’Union européenne… Mais qu’en est-il ? est le secret égalitaire de cette petite île ?
La journaliste et écrivaine d’origine canadienne, Eliza Reid, devenue première dame d’Islande en 2016, lorsque son mari, Gudni Thorlacius Johannesson, a été élu président, tente d’y répondre dans un livre aujourd’hui publié en France, Les Secrets du Sprakkar. Ces femmes qui changent le monde (Michel Lafon, 288 pages, 19,95 euros). Elle dresse un portrait de femmes islandaises d’horizons divers, tout en soulignant les progrès que son pays d’adoption doit encore faire dans ce domaine.
Qui sont les « sprakkars » mentionné dans votre livre?
Sprakkar est le pluriel de sprakki, un ancien mot islandais signifiant « femme exceptionnelle ». Il est aujourd’hui tombé en désuétude, mais j’ai eu envie de l’utiliser quand je l’ai découvert, pour une raison très simple : il n’y a pas de mot équivalent en anglais ni dans la plupart des langues que je connais. Au contraire, les qualificatifs utilisés pour y désigner les femmes ont tendance à avoir des connotations négatives.
Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans l’égalité des sexes lorsque vous avez déménagé à Reykjavik ?
J’ai grandi dans une ferme au Canada et j’ai vécu au Royaume-Uni pendant plusieurs années avant de m’installer sur cette île dans la vingtaine. A mon arrivée, je travaillais dans une petite start-up de logiciels, dont les effectifs étaient très masculins. Le président du conseil d’administration était une femme. Un jour, je l’ai vue allaiter son bébé lors d’une réunion.
Personne ne détournait le regard gêné ou ne faisait de blagues maladroites, y compris les hommes : tout le monde agissait comme si c’était absolument naturel. J’ai alors pensé qu’il devrait toujours en être ainsi, et pas seulement en Islande ! Ce souvenir est gravé dans ma mémoire.
Pourquoi consacrer un livre au sujet aujourd’hui ?
Dans mon passé de journaliste, j’ai toujours été sensible à la question de l’égalité femmes-hommes. Pendant la pandémie de Covid-19, alors que notre quotidien était bouleversé, je me disais qu’venant d’un autre continent, j’étais peut-être bien placé, avec un regard extérieur, pour brosser un portrait de cette société plus proche. d’égalité que tout autre.
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