Le gouvernement sonne la « mobilisation générale » pour l’emploi dans la filière nucléaire : soudeurs, chaudronniers, ingénieurs

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Un monteur en levage de l'entreprise Endel, à Rognac (Bouches-du-Rhône), le 18 avril.

L’industrie atomique compte ses rangs, avec un besoin criant de les étoffer. Sinon, il est impossible d’envisager la relance du nucléaire. Du moins, celle souhaitée par le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, dans son discours de Belfort, en février 2022 : au moins six nouveaux réacteurs à construire, voire huit autres plus tard.

D’où l’urgence de réaliser « la disponibilité des ressources au bon niveau de compétence et au bon moment »résume le Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire (Gifen), en préambule d’une note très attendue – le rapport « Match » – publiée vendredi 21 avril.

Après des années d’atermoiements gouvernementaux, y compris lors du premier quinquennat de M. Macron, l’organisation patronale s’est engagée dans un exercice périlleux : chiffrer le nombre de recrutements nécessaires, métier par métier, pour leur accorder (un sens du verbe correspondre en anglais) aux futurs plans de charge prévus par les entreprises.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Pour l’industrie nucléaire, l’enjeu d’un recrutement massif en vue de la relance de la filière

Attendu par tous les acteurs de l’atome, le document de 87 pages résulte d’une commande gouvernementale. Selon Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, la relance du nucléaire permettra « des dizaines de milliers de jeunes à accéder à des emplois à tous les niveaux de qualification, à un bon niveau de rémunération »avec le pieu « contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique ». Dans le même communiqué, le ministre délégué chargé de l’industrie, Roland Lescure, s’exprime en faveur de « les acteurs du secteur, grands donneurs d’ordre comme les PME » : « Nous lançons la mobilisation générale pour rendre possible la relance du nucléaire annoncée par le président de la République. »

Inverse

Le rapport confirme d’abord un premier ordre de grandeur, déjà communiqué depuis novembre 2022. Les recrutements concerneraient 100 000 personnes sur toute la période 2023 à 2033 pour les emplois directs et indirects (qui sont désormais de l’ordre de 220 000). L’étude ne précise pas le nombre de départs à la retraite dans la même période pour les emplois indirects (commerciaux, ressources humaines, managers, etc.).

Cette projection très ambitieuse est basée sur une extrapolation. Car l’étude quantitative de GIFEN porte sur les emplois directs. La note répertorie « un peu plus de 125 000 équivalents temps plein [ETP] » en 2023, dans vingt grands métiers et quatre-vingt-quatre métiers. Ce volume de travail devrait augmenter de près d’un quart, pour atteindre 155 500 ETP en dix ans. Soit environ 6 000 renforts par an au total : la moitié pour compenser les départs à la retraite ou vers d’autres secteurs, la seconde moitié due à la croissance.

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