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Des précisions qui ne dissipent pas le brouillard. Alors que le projet de loi ouvrant la voie à une réforme de l’assurance-chômage a été adopté à l’Assemblée nationale mardi 11 octobre, et sera examiné au Sénat le 25 octobre, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a reçu, lundi 17 octobre, les partenaires sociaux au début du cycle de consultations consacré à la modulation des règles d’indemnisation en fonction de l’état du marché du travail.
Au cours d’une réunion de deux heures, M. Dussopt a présenté à toutes les organisations syndicales et patronales – à l’exception de la CGT, qui avait annoncé dans un communiqué son refus de participer à une consultation dont « le résultat est contraint » – les chemins privilégiés pour l’établissement de la modulation. Malgré cette présentation, une impression de flou entoure toujours les critères de candidature.
Ajuster les règles de rémunération
Pourtant, le gouvernement entend aller vite : la concertation doit se poursuivre par des rencontres bilatérales, avant de se conclure par une nouvelle rencontre multilatérale le 21 novembre, afin de présenter les arbitrages du ministère pour une application de la réforme, par décret, au début de 2023. Car selon l’exécutif, il y a urgence à agir, alors que les difficultés de recrutement ne diminuent pas en même temps que le taux de chômage reste stable, autour de 7,5% de la population active. C’est dans ce contexte qu’elle souhaite donc intégrer des mécanismes de modulation des règles d’indemnisation pour rendre ces dernières incitatives lorsque la situation du marché du travail est jugée favorable, et plus protectrices lorsqu’elle se dégrade.
Un principe de « contracyclicité »avec laquelle les syndicats ont de nouveau exprimé leur profond désaccord. « Nous avons rappelé au ministre que nous sommes opposés à tout système de modulation »a déclaré Michel Beaugas, secrétaire confédéral de FO, à l’issue de la réunion. Même son de cloche du côté de la CFDT : « Nous avons l’intention de discuter du bien-fondé de la réforme avant de discuter des critères », a déclaré la secrétaire générale adjointe de l’usine, Marylise Léon. Jean-François Foucard, secrétaire national de la CFE-CGC, se dit : « très dubitatif sur le fait que cette modulation puisse résoudre les problèmes de recrutement. » « Des jours sombres s’annoncent pour les demandeurs d’emploi »a lancé le secrétaire confédéral de la CFTC, Eric Courpotin.
Le besoin de faire simple
En revanche, les patrons se sont montrés, de façon tout à fait inattendue, divisés sur la question. Michel Picon, vice-président de l’Union des entreprises locales – qui représente les artisans, professions libérales et commerçants -, a ainsi évoqué » les doutes « de son organisation, « notamment sur la corrélation entre contracyclicité et [la] capacité à recruter plus facilement ». « Il nous semble plus important de travailler sur la formation, continua M. Picon. Les gens qui arrivent dans nos petites entreprises sont loin du niveau d’employabilité auquel on s’attend. Nous avons donc émis un certain nombre de réserves. »
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