[ad_1]
En quelques années, l’apprentissage s’est développé dans des proportions inégalées, au point d’augmenter la part des jeunes dans l’emploi. Ce succès, « indéniable » quantitativement, pose cependant problème en raison de son coût, difficilement soutenable pour les finances publiques. De plus, les personnes les plus en difficulté ne bénéficient pas suffisamment du dispositif, alors qu’il est précisément prévu de s’y adresser, en priorité. C’est ce que montre un rapport très détaillé de la Cour des comptes, rendu public jeudi 23 juin.
Les magistrats de la rue Cambon, à Paris, ont mené une longue enquête sur la formation dite « en alternance ». Ce concept désigne des actions destinées à acquérir des qualifications par des allers-retours entre une entreprise et un établissement dispensant un enseignement théorique. Pour accéder à ce type de formation, il existe principalement deux voies : le contrat d’apprentissage (réservé aux moins de 30 ans) et le contrat de professionnalisation (proposé à un public plus large). Ces mesures constituent un « axe fort » politiques de lutte contre le chômage, comme le rappelle la Cour : ainsi, la part des apprentis dans l’emploi, « six ou sept mois après avoir quitté la formation »est supérieur à celui « diplômés sous statut scolaire »la différence étant « plus de 20 points en moyenne ».
Entre 2016 et 2021, le nombre de jeunes ayant entamé une formation en alternance est passé de 438 000 à 799 000, une augmentation spectaculaire de 82 %. Une telle évolution est liée à l’engouement manifesté pour l’apprentissage, avec près de 732 000 contrats signés en 2021 contre 290 000 en 2016.
Cette « une croissance sans précédent » vient, en partie, de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » promulguée en septembre 2018, qui a libéralisé l’offre de formation et modifié radicalement le financement. Celle-ci est désormais directement indexée sur l’activité des centres de formation d’apprentis (CFA) : chaque contrat donne lieu à l’attribution de subventions par un « opérateur de compétences »en vertu d’une logique de « fenêtre ouverte » qui n’existait pas avant la réforme de 2018.
« Dégradation » d’une « ampleur sans précédent »
Autre facteur contribuant à l’essor de l’apprentissage : l’aide exceptionnelle accordée depuis l’été 2020 aux patrons qui embauchent des alternants (5 000 ou 8 000 euros, selon les cas). Leur impact a été puissant, tout en s’accompagnant de« des effets d’aubaine importants » En d’autres termes, de l’argent a été versé aux entreprises qui auraient recruté des apprentis, même en l’absence de soutien gouvernemental.
Il vous reste 48,6% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.
[ad_2]
Source link