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Dans la région Grand-Est, ils sont appelés « TER Fluo ». La marque désigne des trains locaux qui ont presque 20 ans. La moitié de leur vie. A cet âge canonique, les trains doivent être entièrement rénovés pour repartir à zéro et rouler les deux dernières décennies de leur existence. Ils sont décapés, grattés, réparés, parés d’une nouvelle livrée, de nouveaux sièges et porte-bagages, avant de les remettre en service.
C’est l’un de ces trains que les élus de la région ont pu découvrir, vendredi 26 mai, au « technicentre » de la SNCF Voyageurs, à Bischheim (Bas-Rhin), près de Strasbourg, un chantier immense, étendu sur 23 hectares, dont 8 hectares couverts. Près de 900 agents et 70 alternants travaillent dans cet immense « clinique ferroviaire », comme l’appelle son directeur, Alain Praxmarer.
Livrée en bleu roi, rehaussée de lignes vert fluo et orange, assises grises et accoudoirs en bois, elle sent le neuf. Il s’est surtout doté d’équipements indispensables : un véritable espace pour les fauteuils roulants, davantage d’espaces pour les vélos, une prise électrique à chaque siège, y compris en position debout, et des porte-bagages plus grands et plus accessibles. Le Wi-Fi est renforcé et les caméras de vidéosurveillance permettent au service de sécurité SNCF d’avoir un œil permanent sur ce qui se passe dans le train ou de détecter, grâce à l’intelligence artificielle, s’il y a encore des passagers. à bord au terminal.
La vision extérieure est également améliorée : des caméras assistent le conducteur dans la conduite d’un train de plus en plus connecté. Des capteurs permettent aux équipes de maintenance d’avoir une image en temps réel de son état et de mieux anticiper les réparations. Coût de remise en forme : 3 millions d’euros pour un train, après trente-neuf semaines de travaux à roder dans la foulée. C’est le tiers du prix d’un équipement neuf.
Un énorme défi
Ce programme de rénovation des TER, baptisé OpTER, représente un énorme défi pour la SNCF. En 2020, toutes les régions, ainsi que les chemins de fer luxembourgeois, lui ont confié leur flotte. Un contrat de 2,1 milliards d’euros pour la restauration de 931 trains acquis entre 2004 et 2011. « Elle touche 40 % du parc TER dans douze régions. C’est du jamais vu. », explique Christophe Fanichet, PDG de la filiale SNCF Voyageurs, qui exploite les trains. Point important pour lui : ce programme était ouvert à la concurrence et les régions auraient pu confier aux constructeurs (Alstom-Bombardier ou CAF) la rénovation des rames. Ils ne l’ont pas fait.
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