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Les résultats de la vague 14 du baromètre de la confiance politique réalisé par OpinionWay pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), publiés le 15 mars, montrent que la contestation très générale de la réforme des retraites s’enracine profondément dans la relation que Les français ont du travail. Elle n’est pas due à une quelconque incapacité nationale à accepter le changement ou à se mettre au « bon sens » économique. Pour comprendre l’intensité de la réaction, qu’elle soit syndicale ou politique, il faut en réalité prendre la mesure de la place que prend le travail aux yeux des Français.
Contrairement aux idées reçues, la valeur travail est loin d’avoir disparu au profit d’une société de loisirs ou d’un droit hédoniste à la paresse. La grande majorité des répondants, actifs ou anciens actifs, déclarent que le travail joue un rôle important dans leur vie : près des trois quarts en France, en Allemagne et au Royaume-Uni, et 89% en Italie. Parmi les inactifs les plus jeunes, élèves ou étudiants, souvent décrits comme une génération qui relativise fortement l’investissement dans une vie de travail, 79% des Français interrogés accordent de l’importance au travail contre 88% au Royaume-Uni et 90% en Italie, mais 67% en Allemagne, bien loin des clichés du Nord nécessiteux et du Sud décontracté.
Cette place centrale donnée au travail dans la vie pose la question du sens qui lui est attribué, mais aussi celle de la méritocratie. Si le projet de réforme des retraites du gouvernement est si mal accepté par les deux tiers des Français interrogés (et près des trois quarts des actifs seuls), c’est parce que leur expérience professionnelle est négative et que la retraite constitue, à leurs yeux, la seule récompense restante.
En France, comme chez nos voisins italiens, seule une minorité de répondants considèrent que leur travail est reconnu et dûment récompensé (en moyenne, 42% en France et 41% en Italie contre 53% au Royaume-Uni et 57% en Allemagne). C’est en France, surtout, que l’écart entre les catégories socioprofessionnelles est le plus élevé : on passe de 39 % dans les catégories populaires à 43 % dans les catégories moyennes et 63 % dans les catégories supérieures. Une fracture se creuse en France autour de la question de la dignité au travail, des récompenses qui tardent à venir après les efforts.
Développement personnel
L’autre enseignement de l’enquête est de montrer que c’est bien en France que le rapport au travail ne se réduit pas à un simple échange économique, mais qu’il passe aussi par un certain épanouissement personnel, une recherche de sens et la maîtrise de ce que l’on fait. Interrogés sur ce qui fait un bon travail, un bon salaire ou la possibilité de s’y réaliser, les Français sont les plus nombreux à choisir l’épanouissement (54%), bien avant leurs homologues italiens (45%), les Allemands (41%) ou Britannique (31%).
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